KARABAKH
Depuis que l’Azerbaïdjan a recouvré l’intégralité de son territoire après une guerre éclair, quelques rares pays, dont la France, s’inquiètent pour le sort des Arméniens du Karabakh. M. Jeyhun Bayramov, Ministre des Affaires Étrangères de la république d’Azerbaïdjan, a adressé une lettre à M. António Guterres, où il explique notamment l’ensemble des mesures prises pour assurer la sécurité de ces personnes.
Lettre de Son Excellence M. Jeyhun Bayramov, ministre des Affaires étrangères de la République d’Azerbaïdjan, adressée à Son Excellence M. António Guterres, secrétaire général des Nations unies, datée du 27 septembre 2023.
Source avec la Gazette
Lettre du ministère des affaires étrangères Azerbaïdjanais au secrétaire général de l’ONU
Excellence,
Suite à mes précédentes communications et à notre réunion en marge de la 78éme session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies, je vous écris pour vous informer des évolutions récentes après les mesures antiterroristes prises par l’Azerbaïdjan pour faire face à la menace imminente que faisait peser sur sa souveraineté et son intégrité territoriale la présence militaire illégale de l’Arménie sur le territoire souverain de l’Azerbaïdjan.
Comme je l’ai souligné dans mes communications précédentes, je tiens à réaffirmer que l’Azerbaïdjan a toujours accordé la priorité au strict respect des normes et des principes du droit international, y compris ceux du droit international humanitaire et des droits de l’homme. L’Azerbaïdjan a démontré cet engagement non seulement en paroles, mais aussi par des actions concrètes.
Suite à l’accord conclu par l’intermédiaire du commandement du contingent russe de maintien de la paix, les efforts de désarmement, de démobilisation et de réintégration ont déjà commencé sur le terrain.
Il est particulièrement important de souligner la quantité de l’équipement militaire récupéré. Cela a révélé une fois de plus l’ampleur de la militarisation lourde de la région et le grand nombre d’armes offensives accumulées (photos ci-jointes). Ainsi, selon les derniers chiffres, 909 armes légères et grenades, 47 armes d’artillerie, 226 moyens de défense aérienne, 251308 munitions, 1674 équipements militaires, 164 dispositifs optiques et autres, 22 véhicules blindés, 75 véhicules automobiles, 21 remorques ont été saisies à ce jour. Ces chiffres dépassent largement nos premières estimations concernant l’ampleur de la militarisation illégale dans cette zone grise. Le transfert et l’accumulation illicites d’armes et de munitions sur le territoire de l’Azerbaïdjan démontrent les violations flagrantes par l’Arménie des régimes pertinents de contrôle des armes et des exportations. Les armes neutralisées et confisquées ne peuvent être acquises et conservées que par des États soumis aux régimes existants. Ainsi, l’obstination de l’Arménie à nier sa présence militaire illégale sur le sol souverain de l’Azerbaïdjan n’est que pure tromperie.
Cela réaffirme une fois de plus la présence illégale des forces armées arméniennes sur le territoire souverain de l’Azerbaïdjan, la militarisation continue de ces zones par le biais de transferts illicites d’armes et de munitions en provenance d’Arménie à la suite des hostilités de 2020 et de la signature de la Déclaration tripartite du 10 novembre 2020, et dévalorise en pratique la déclaration du Premier ministre arménien concernant la reconnaissance de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, cela souligne la grave menace qui pèse sur la population civile et sur la sécurité et la sûreté régionales en général, rendant inévitables les mesures antiterroristes de l’Azerbaïdjan.
Une militarisation d’une telle ampleur, en particulier le déploiement d’armes offensives à forte capacité de destruction, démontre que l’Arménie n’était pas sincère dans les négociations, qu’elle ne cherchait pas un règlement pacifique des problèmes et qu’elle continuait au contraire à recourir à l’usage illégal de la force. En conséquence, tous les efforts que nous avons déployés au cours des trois dernières années pour remédier à la présence militaire illégale de l’Arménie sur le sol souverain de l’Azerbaïdjan par le dialogue et les négociations ont échoué.
L’absence de réponse adéquate de la part de la communauté internationale, en particulier des principaux acteurs internationaux directement impliqués dans ce dialogue, n’a fait qu’enhardir l’Arménie.
Le désarmement et le retrait des groupes armés illégaux, associés à la dissolution du régime fantoche illégitime, ont été des étapes essentielles dans la création d’un environnement propice à un dialogue significatif entre le gouvernement central de l’Azerbaïdjan et les représentants des résidents arméniens locaux concernant leur réintégration dans le cadre constitutionnel de l’Azerbaïdjan en tant que citoyens à part entière.
De ce fait, les discussions pratiques sur la réintégration des résidents arméniens de la région du Karabagh de l’Azerbaïdjan ont commencé pratiquement immédiatement après les mesures antiterroristes. Le gouvernement azerbaïdjanais a immédiatement mobilisé ses ressources pour répondre rapidement aux besoins humanitaires des civils sur le terrain. Sur instruction du Président de la République d’Azerbaïdjan, un groupe de travail dirigé par le vice-premier ministre a été mis en place. Ce groupe a été chargé d’aborder un large éventail de questions, y compris celles liées au bien-être social, à l’assistance humanitaire, à la reprise économique et à la réhabilitation des infrastructures dans la région du Karabagh de l’Azerbaïdjan.
Suite à la demande des représentants des résidents arméniens lors de la réunion qui s’est tenue à Yevlakh le 21 septembre, des combustibles et des lubrifiants ont été acheminés dans la région, pour alimenter en priorité les établissements pour enfants, les services médicaux d’urgence et les installations de lutte contre les incendies. Les forces de l’ordre, ainsi que des représentants de plusieurs institutions publiques chargées des affaires sociales, sont sur place pour apporter les premiers soins et le soutien nécessaire aux habitants arméniens touchés.
Depuis le 21 septembre, les institutions gouvernementales ont livré 1200 lots de produits alimentaires, 6000 pains, 9600 couches pour bébés, 66700 unités de produits hygiéniques, des fournitures médicales avec des ambulances pour 200 personnes touchées par l’explosion à Khankendi, 500 pièces de literie, 70 tonnes d’essence et 58 tonnes de carburant diesel, 22,3 tonnes d’eau potable et 40 tonnes de farine. Des camps de tentes pouvant accueillir 1000 personnes ont été installés à Aghdam, Fuzouli et Kelbadjar pour fournir aux résidents arméniens un abri temporaire, ainsi que des premiers soins et de la nourriture.
Une étape importante dans la réhabilitation des infrastructures critiques a été franchie le 24 septembre lorsque Khankendi a été connectée avec succès au réseau électrique de l’Azerbaïdjan. Cette réalisation a permis d’assurer un approvisionnement ininterrompu en électricité, à partir de ressources gouvernementales, aux résidents arméniens de l’Azerbaïdjan.
En outre, le contingent russe de maintien de la paix et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) bénéficient d’un accès sans entrave, conformément aux principes internationaux établis, pour acheminer de la nourriture, des médicaments et des produits de première nécessité depuis l’Arménie via la route Latchine-Khankendi, et depuis diverses parties de l’Azerbaïdjan via la route Aghdam-Khankendi. Des dizaines de tonnes de marchandises humanitaires, notamment de la nourriture et d’autres produits de première nécessité, ont déjà été livrées par le CICR et le contingent de maintien de la paix. Ils ont également participé à l’évacuation ordonnée et sûre du personnel militaire arménien et des membres de leur famille, ainsi que d’autres personnes qui ont demandé à entrer en République d’Arménie.
Excellence,
L’Azerbaïdjan a constamment réitéré son engagement inébranlable à assurer la protection de tous les droits de l’homme et les garanties de sécurité pour les résidents arméniens locaux. Cet engagement est fermement fixé dans la Constitution de la République d’Azerbaïdjan et s’aligne sur les accords internationaux relatifs aux droits de l’homme dont l’Azerbaïdjan est signataire. Ces engagements s’étendent aux droits des personnes appartenant à des minorités nationales. L’Azerbaïdjan reste fermement déterminé à s’engager activement dans ce processus.
Je pense que les résultats de ces efforts menés par l’Azerbaïdjan serviront d’exemple et tous les résidents arméniens de la région du Garabagh de l’Azerbaïdjan bénéficieront de ces actions. Ainsi, l’Azerbaïdjan sème les graines d’une coexistence pacifique dans la région en réintégrant les résidents arméniens dans le cadre social, juridique, économique et constitutionnel de la République d’Azerbaïdjan.
En ce moment crucial, la communauté internationale a la responsabilité accrue de rejeter résolument toute manœuvre visant à entretenir la haine et l’hostilité, et de soutenir les efforts de construction d’une coexistence pacifique.
Au lieu de soutenir la position destructrice de l’Arménie par des déclarations et des actions partisanes, il incombe à la communauté internationale d’encourager l’Arménie à respecter ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies, à s’abstenir de s’ingérer dans les affaires internes de l’Azerbaïdjan en entravant le dialogue du gouvernement d’Azerbaïdjan avec les résidents arméniens locaux.
Je vous prie d’agréer, Excellence, l’expression de ma très haute considération.
Jeyhun Bayramov