Entre le pouce et l’index, le calame en bambou glisse sur la feuille immaculée. Courbes, pleins et déliés apparaissent sous la main de Julien, 11 ans. Le jeune garçon y met tout son coeur. « Ça me fait penser à mon papy. Il écrivait avec une plume qu’il trempait dans l’encrier. » La calligraphie, art des belles lettres mais aussi de la patience. « C’est une discipline qui nécessite une grande maîtrise de soi », indique Mohamed Idali, calligraphe agréé.
Ce jour-là, une vingtaine de collégiens de Saint-Joseph participent à l’atelier d’initiation. Au total, plus d’une centaine d’élèves de l’établissement auront profité des enseignements de cet artiste patenté qui expose partout dans le monde. Début février, il était intervenu auprès d’une vingtaine d’enfants de l’école Claude-Monet.
Ces cours de calligraphie ottomane sont programmés dans le cadre de la saison « Terre de Turquie », labellisée Cultures France, sous l’égide de Cultures et ressemblances. L’association castelbriantaise propose jusqu’au 28 mars un programme d’animations culturelles et pédagogiques. « J’ai voulu mettre en avant ce qui peut réunir les gens, explique Erkan Goztépé, président de l’association. Car au-delà de la différence de cultures, il y a nos ressemblances. »
Invitation au voyage
Soutenir un tel événement, également porté par les ministères des Affaires étrangères et de la Culture, était tout indiqué pour la ville de Châteaubriant où vivent quelque 1 200 personnes d’origine turque. Mais la découverte de la Turquie ne doit pas se limiter à ces deux formes d’art. « C’est une ouverture, un premier pas pour développer les relations entre les différentes populations », précise Erkan Goztépé.
Après la calligraphie, Galip Korukcu animera un atelier poterie. Le potier quittera les Cappadoces pour venir en Pays de la Mée animer des ateliers tout public. « Il interviendra aussi dans les écoles Nazareth et Claude-Monet, au collège Saint-Joseph et au Marché couvert avec les résidants de l’Institut médico-éducatif et le Centre d’aide par le travail. » Les ouvrages sélectionnés, réalisés à partir de la glaise locale, seront cuits à Plessé, chez Adnan Korukcu, frère de l’artiste, potier lui aussi.
La saison de la Turquie s’achèvera fin mars. Pour autant, Cultures et ressemblances compte bien poursuivre sa mission. « J’aimerais proposer des conférences, des rencontres interculturelles, proposer à la population castelbriantaise des voyages à l’étranger. »
« Terre de Turquie », exposition de calligraphie du jeudi 18 au jeudi 25 au Marché couvert, rue Aristide-Briand, puis du jeudi 25 au dimanche 28 à la Maison de l’Ange, rue de Couëré. Réservations pour les ateliers poterie (participation financière libre) au Marché couvert des samedis 20, dimanche 21, mardi 24, samedi 27 et dimanche 28 au 06 73 05 42 10 ou culturesetressemblances@gmail.com
Source : Nathalie BARIL.