Les chefs de gouvernement de Turquie et de Grèce ont inauguré ce dimanche à la frontière turco-grecque les 300 km de gazoduc reliant la Capsienne à la Grèce et transitant par la Turquie. A terme ce gazoduc se prolongera jusqu’en Italie.

La capacité annuelle du gazoduc sera dans premier temps de 250 millions de mètres cubes, puis une fois l’extension achevée ce seront près de 11,6 milliards de mètres cubes qui approvisionneront les marchés européens en particulier ceux grec et italien.

En outre ce projet de gazoduc constitue pour l’Europe une diversification de ses fournisseurs, ce qui permet d’une part de sécuriser ses approvisionnements en gaz, et d’autre part de restreindre sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Cette indépendance énergétique est d’autant plus souhaitée par l’Europe, que la Russie n’hésite pas à utiliser sa position dominante de fournisseur de gaz, comme moyen de pression politique.

Ce gazoduc est également un signe de rapprochement politique entre la Turquie et la Grèce, qui ont depuis longtemps des relations historiques conflictuelles. En effet depuis leur guerre d’indépendance (1821 – 1830) les Grecs nourrissent envers les Turcs des sentiments mêlés de ressentiments et de peurs, malheureusement souvent exploités politiquement du côté des politiques grecs pour récolter des voix aux élections. De même le soutien de la Grèce aux terroristes kurdes du PKK dans les années 90 est une des conséquences de ces sentiments hostiles envers les Turcs.

Souhaitons que les évolutions constructives entre les deux pays l’emportent et soient les prémisses de rapprochements solides et amicaux.