Le coordinateur de l’Union européenne pour le projet de gazoduc Nabucco a estimé vendredi que Gaz de France ne devrait pas être exclu du projet à l’avenir.
Jozias van Aartsen, qui était à Ankara pour des discussions avec des responsables turcs de l’énergie, a déclaré que l’Union européenne était aussi impatiente que la Turquie sur le projet Nabucco.
Il indiqué à l’issue des discussions que la réalité du projet Nabucco se précisait et annoncé une conférence intergouvernementale sur le projet, qui sera présidée par lui. Si sa proposition est acceptée, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan en serait le vice-président. La date de la conférence n’a pas été précisée.
"Après cette visite, je peux dire que l’UE et la Turquie sont tout à fait du même avis", a-t-il dit à la presse. La Turquie est opposée à la participation de GDF dans le projet Nabucco en raison des positions anti-turques de la France, les lois liberticides votées par l’Assemblée sous la pression des organisations nationalistes arméniennes et sur l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne.
D’un montant de cinq milliards d’euros, ce gazoduc qui traversera la Turquie et les Balkans pour atteindre l’Autriche, est considéré par l’Union européenne comme un moyen très important de réduire sa dépendance par rapport aux importations russes. Il devrait être achevé en 2012.
"A l’avenir, nous ferions bien de ne pas exclure cette société du projet", a déclaré van Aartsen en faisant allusion à Gaz de France.
Il a toutefois précisé que la question de la participation du groupe français n’était pas le principal sujet de ses discussions avec les responsables turcs et que la question du prix devrait être résolue.
Il a estimé à deux semaines le délai pour résoudre la question et indiqué qu’il retournerait à Ankara dans trois semaines.
Le consortium Nabucco a pour actionnaires les compagnies des pays traversés : l’autrichien OMV, le hongrois MOL, le roumain Transgaz, le bulgare Bulgargaz et le turc Botas. L’allemand RWE va se joindre au projet, a confirmé mardi Nabucco.