17 juin 2024
100e anniverssaire de la république de Turquie

France

France : Les lycéens de nouveau dans la rue

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 247
France : Les lycéens de nouveau dans la rue

La France est secouée par les débats sur la xénophobie qui ont éclaté avec l’extradition d’étudiants kosovars tirés de force du car dans lequel ils se trouvaient et d’un étudiant arménien expulsé vers l’Arménie où il risque la prison et l’enroulement de force dans l’armée.

Le peuple a vivement réagi à l’extradition, se mêlant aux lycéens qui réclamaient la démission du ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

Les associations des lycéens ont annoncé que près de 8.000 étudiants avaient participé à la manifestation.

Communautarisme arménien et clientélisme politique

En pleine affaire Leonarda qui a peu mobilisé le parti socialiste, le député-maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, écrivait un courrier à Manuel Valls dans lequel il demande au ministre de l’Intérieur de « réétudier le dossier » d’un lycéen arménien expulsé le week-end dernier. Agé de 19 ans, Khatchik Khachatryan, scolarisé au lycée professionnel Camille-Jenatzy, dans le XVIIIe, a été expulsé samedi 12 octobre vers l’Arménie. Par solidarité, plusieurs centaines de lycéens parisiens ont manifesté mercredi devant le rectorat de Paris (XXe), à l’appel notamment du syndicat lycéen Fidl et du Réseau éducation sans frontières (RESF).

Dans son courrier daté du 16 octobre, Daniel Vaillant sollicite l’intervention de Manuel Valls « afin que son dossier soit réétudié pour savoir s’il est possible d’envisager son retour en France » pour la fin de sa scolarité. L’élu parisien explique que ce jeune Arménien se trouvait en France au moment de ses 18 ans et qu’il n’a donc pas effectué son service militaire dans son pays « comme il aurait dû » à cet âge-là. « Il serait donc sous le coup d’une législation sévère avec les déserteurs dans son pays d’origine (plusieurs années de prison) », ajoute Daniel Vaillant.

En Arménie, la prison l’attend

Selon RESF, le lycéen a été incarcéré à son arrivée en Arménie. Pour le moment il aurait été relaché mais il devrait être enrôlé de force, pour effectuer son service militaire, début novembre. Khatchik Khachatryan est le cinquième jeune majeur scolarisé à être expulsé depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir au printemps 2012, affirme RESF.

Khatchik Khachatryan est arrivé en France avec ses parents et sa sœur en février 2011. Malgré le fait qu’ils fuyaient l’Arménie à cause de la corruption généralisée et de graves manquements aux droits de l’homme dans le pays, leurs demandes d’asile politique ont été rejetées en mars 2012, décision confirmée en janvier 2013 après un recours administratif. Le cas du jeune Arménien suscitait l’émotion mercredi, alors que la décision d’expulser une collégienne rom kosovare avec sa famille a littéralement embrasé la classe politique depuis mardi soir, une partie de la gauche s’en prenant avec virulence à Manuel Valls.

Suite à ces événements, le ministre de l’Intérieur a décidé de lancer une enquête administrative concernant l’affaire du jeune arménien uniquement. Ce dernier avait déclaré le mois dernier que les gitans ne pourraient jamais s’adapter à la société française en raison de leur mode de vie et qu’il fallait les extrader.

Le président François Hollande est également accusé de poursuivre la politique menée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy concernant les Roms.

Le Parti Socialiste entretien des relations étroites avec la Fédération Révolutionnaire Arménienne - FRA Dachnaktsoutioun (parti national-socialiste arménien, extrémiste et homophobe). La FRA Dachnak contrôle une majorité des associations et organisations communautaires arméniennes de France. Par ailleurs, Franck Mourad Papazian, leader de la succursale française et Europe occidentale de la FRA Dachnak est une relation de longue date du président Hollande. Mettant en avant cette supposée influence auprès de la communauté arménienne, le parti national-socialiste arménien exerce des pressions sur les élus français. Cette collusion entre la classe politique française et le parti extrémiste arménien explique en grande partie le traitement de faveur accordé au jeune arménien tandis que les étudiants kosovars ne bénéficient pas du même intérêt de M. Valls ou de M. Hollande.


Lire également