Des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, ont été prononcées aujourd’hui à Paris à l’encontre de 10 Kurdes de nationalité turque dans une affaire de financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), par l’intermédiaire d’une association kurde à Marseille (sud de la France).
Le tribunal a également condamné la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille à 20.000 euros d’amende et prononcé la dissolution de l’association. Un homme considéré comme le président de fait de la MPK s’est vu infliger la condamnation la plus lourde.
Certains des prévenus ont été relaxés pour une partie des chefs de prévention et les peines prononcées sont inférieures aux réquisitions du parquet, qui avait demandé jusqu’à quatre ans de prison ferme. L’avocate de quatre des prévenus, Me Sylvie Boitel, a salué un jugement "d’apaisement".
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK oeuvrait en fait pour la "kampanya", la collecte de l’impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK dans le sud de la France. Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis.
Pendant l’enquête, le responsable du financement avait estimé le montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais il avait assuré qu’il s’agissait d’un acte "complètement volontaire".
L’enquête avait démarré après deux plaintes de victimes. La première avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait l’objet de violences dans les locaux de la MPK et d’une tentative d’extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000 euros en liquide. L’homme avait exprimé sa crainte de représailles contre lui et sa famille, à la suite de son dépôt de plainte.
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