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Evolution du discours xénophobe d’hier à aujourd’hui.

Publié le | par Ilker TEKIN | Nombre de visite 285

discours xénophobe,élections présidentielles,nicolas sarkozy,extrême droite,autriche,ewald stadler,fpo,mondialisation,questions identitaires,colonialisme,jules ferry,discours chambre des députés,discours sur les races,racisme,nazismeL’évolution du discours de Nicolas Sarkozy :

Pourquoi l’ancien Président Nicolas Sarkozy, malgré ses défauts, a-t-il tout de même réussi à séduire autant d’électeurs aux élections présidentielles de 2007 et, malgré ses trahisons et ses mensonges, près de la moitié encore en 2012 ?

La réponse est sans doute à aller chercher dans ce qu’il y a de similaire dans le caractère de l’ancien Président et l’état d’esprit des Français actuellement. Cette similitude a permis une rencontre entre Nicolas Sarkozy et la France, et celle-ci n’était pas simplement d’ordre politique mais également existentielle, la dernière s’étant reconnue chez le premier, ou du moins dans sa parole.

Entre un homme qui cherchait à combler des failles existentielles (complexes de taille, de parcours, d’être) et un pays qui vivait un mal-être (dû à la mondialisation, à des crises identitaire, sociale, économique) la rencontre s’est fait dans une volonté commune de bousculer ou de modifier les cadres figés, établis par des règles administratives ou morales qui ne permettaient pas ou plus d’avoir sa place.

Nicolas Sarkozy savait que la France souffrait – d’où le thème de la « France qui souffre » qui est devenu un de ses leitmotivs – et, se projetant en elle, savait de quoi elle souffrait, c’est-à-dire un déficit d’identité, une souffrance identitaire. Son style affirmatif et son message positif trouvaient ainsi un profond et enthousiaste écho auprès d’une grande partie de la population.

L’affirmation de soi (point de rencontre entre Nicolas Sarkozy et la France) comme identité cohérente et positive on en attribuait la répression et la dépréciation à l’esprit de repentance et, comme le dit l’écrivain Pascal Bruckner, la « tyrannie de la pénitence » supposés être aujourd’hui portés par la « gauche ».

Cette affirmation accompagnée de promesses de remise en « ordre », symbolisées par les expressions « nettoyer au Karcher » les banlieues et la « République irréprochable », permettaient de « conjurer », au moins provisoirement, le mal-être, les dépits, les frustrations, les inquiétudes et les angoisses des Français.

Le grand espoir qu’a suscité l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 s’est néanmoins rapidement et vivement – proportionnellement à l’espoir déçu – transformé, en sentiment de trahison, en hostilité à l’égard du Président, à mesure des scandales et de sa politique. Les affaires du Fouquet’s, du yacht de Bolloré, l’augmentation de son salaire de 170%, le bouclier fiscal, la nomination de son fils à la tête de l’EPAD, les insultes, le mépris contre les travailleurs de l’usine de Gandrange, l’affaire Bettencourt, le luxe de l’avion présidentiel utilisé pour des déplacements privés etc ont été autant de coups portés au mouvement d’espoir que Nicolas Sarkozy avait su créer lors de sa campagne.

Ainsi, le comportement et la politique de Nicolas Sarkozy : canaillerie, bling-bling, clientélisme, accusation de corruption etc étaient à l’exact opposé du travail honnête, de la prise en compte des souffrances, de la promesse d’un renouveau économique et moral que promettaient ses discours. Sa cote de popularité fondait alors, passant de près de 70% d’opinion positive en 2007 à 35% à la fin 2011. Sa réélection semblait mal entamée puisque qu’à moins d’un mois des élections présidentielles de 2012 sa cote de popularité était encore à 36%. 

Se lançant dans la bataille électorale avec une énergie rare, il durcissait et « droitisait » de plus en plus ses discours en traçant des frontières entre un « nous » glorifié et un « eux » déprécié, sa pensée politique se structurant dans la division en catégories racialo-religieuses aux angles arrondies pour se différencier du FN, les Français, les Européens de « racine chrétienne », les « Pieds-Noirs », les « Arméniens » etc d’un côté et les « indésirables », « immigrés », « Musulmans », « Turcs » de l’autre.

En 2007, les thèmes identitaires bien que très présents dans la campagne de Nicolas Sarkozy étaient mis au service d’une politique d’espoir de renouveau moral et économique. En 2012, les reniements, les erreurs, les errances et les mensonges du quinquennat du Président sortant ayant discrédité sa parole, sa « capacité » de promesses politiques, ne restait alors que disponible l’utilisation des thèmes identitaires bruts, un « eux » contre « nous » donc, sur fond d’« inégalité des civilisations », avec pour conséquences de dépolitiser le débat, de le ramener sur le terrain des sentiments, des ressentiments, de la diabolisation de la déresponsabilisation en pointant les autres comme cause principale des crises vécues.

Ainsi, malgré le discrédit politique, malgré une campagne sans perspective autre que le rejet et la stigmatisation, le faible écart du deuxième tour de l’élection 51.6% pour François Hollande contre 48.4% pour Nicolas Sarkozy montre l’importance du « parti des désabusés » en France qui n’entend plus des discours politiques que leur écume extrémiste, attendant et espérant des « saluts violents », une catharsis dans le rejet xénophobe qui ne saurait arriver.

La gauche, aujourd’hui au pouvoir, peut-elle inverser cette tendance anti-démocratique, saura-t-elle répondre aux angoisses de la société française autrement que par la stigmatisation de telle ou telle population, rien n’est moins assuré, elle doit avant tout trouver et se trouver un discours cohérent qui conjugue l’esprit de justice avec les incertitudes économiques, identitaires, sociales que vivent nos démocraties.

Le nouveau discours xénophobe.

Aujourd’hui, dans toute l’Europe les discours populistes et xénophobes font leur nid dans les reniements et renoncements démocratiques des partis politiques parlementaires mais également des médias traditionnels. Les communautés turques et la Turquie en sont une des cibles particulières, en raison de facteurs historiques – conflits dans l’Histoire entre Occident et Orient – et politiques – processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, dénoncé comme dénaturant le « projet européen ».

Alors que les anciens discours xénophobes ne se cachaient pas pour attaquer, stigmatiser un groupe ou une population donnés, le danger du nouveau discours xénophobe est d’utiliser des principes positifs, « humanisme », « droits de l’homme » pour se justifier. Ce qui le fait passer pour légitime ou du moins acceptable. Dans ce cadre, l’« humanisme » devient un prétexte, la déformation, la généralisation, l’extrapolation sont la règle, et la stigmatisation est le résultat sinon l’objectif du discours politique.

Ainsi concernant la Turquie, les critiques légitimes et utiles deviennent des procès sur la légitimité même de la Turquie en tant que pays, avec les Turcs présentés tour à tour, et selon les sensibilités, comme des « Islamistes », des « ultranationalistes », des « fossoyeurs de l’Europe », des « criminels en latence » etc dont il conviendrait en « bon humaniste » de les combattre ou les rejeter.

Cette structure de discours déshumanisant qui utilise paradoxalement l’« humanisme », les « droits de l’homme » pour se justifier, nous le retrouvons aussi bien dans les médias généralistes, les partis de la droite parlementaire et à plus forte raison de l’extrême droite. Elle est visible, par exemple, dans une allocution à l’Assemblée nationale autrichienne, d’un politicien, Ewald Stadler, membre du parti d’extrême droite FPO – Freiheitliche Partei Österreich, « Parti autrichien de la liberté » – qui, pour attaquer l’ambassadeur de Turquie présent dans l’hémicycle, met en avant divers événements criminels ou critiquables en Turquie – le meurtre d’un prêtre, un « crime d’honneur », la loi 301 – en les liant et les généralisant afin de créer une ambiance de « trou noir » d’où aucune lumière ne filtre.

Cette argumentation « droit de l’hommiste » qui est utilisé comme sésame, donne finalement « droit », permission à ce parlementaire de justifier son discours et ses positions extrémistes. Il exige ainsi l’expulsion de l’ambassadeur turc, il injurie les immigrés d’origine turque qu’il qualifie « d’analphabètes » ou encore menace, « ce pays [l’Autriche] n’est pas exclusivement composé de romantique de la tolérance », affirme Ewald Stadler en direction de l’ambassadeur turc, ce discours étant salué d’applaudissements nourris des autres parlementaires.

Ce politicien n’est pas vraiment un humaniste, il montre plutôt, à travers lui, comment l’« humanisme » est devenu un outil de justification du racisme et de l’extrémisme – les applaudissements étant le signe que ce genre de discours « passe » pour être recevable. Ce qui ne renforce évidemment pas les principes des « droits de l’homme », mais les affaiblit.

De l’expansion colonialiste à nos jours.

Cette situation du développement du racisme sur le dos de l’« humanisme » que nous vivons actuellement, un parallèle intéressant peut être établi avec les débats politiques au XIXe siècle, beaucoup plus structurés à l’époque, autour du colonialisme.

En effet, Jules Ferry lors de sa célèbre allocution à la Chambre des députés en juillet 1885 défendant la politique coloniale de la France fait voir les lignes de force qui ont motivé cette politique. Dès l’introduction, il pose les motifs de cette « expansion coloniale » qu’il rattache à « des idées économiques, à des idées de civilisation de la plus haute portée et à des idées d’ordre politique et patriotique » dans un monde de plus en plus concurrentiel.

Son introduction uniquement centrée sur les terrains d’intérêts économiques et la concurrence des autres pays sur ces terrains, montre ce qui détermine d’abord l’esprit colonial à savoir la poursuite d’intérêts dans un milieu dans lequel les concurrents sont, ou perçus comme tels, agressifs :

« Je disais, pour appuyer cette proposition, à savoir qu’en fait, comme on le dit, la politique d’expansion coloniale est un système politique et économique… »

« Sur le terrain économique, je me suis permis de placer devant vous, en les appuyant de quelques chiffres, les considérations qui justifient la politique d’expansion coloniale au point de vue de ce besoin de plus en plus impérieusement senti par les populations industrielles de l’Europe et particulièrement de notre riche et laborieux pays de France, le besoin de débouchés. »

« Oui, ce qui manque à notre grande industrie, que les traités de 1860 ont irrévocablement dirigé dans la voie de l’exportation, ce qui lui manque de plus en plus ce sont les débouchés. Pourquoi ? parce qu’à côté d’elle l’Allemagne se couvre de barrières, parce que au-delà de l’océan les États-Unis d’Amérique sont devenus protectionnistes et protectionnistes à outrance ; parce que non seulement ces grands marchés, je ne dis pas se ferment, mais se rétrécissent, deviennent de plus en plus difficiles à atteindre par nos produits industriels parce que ces grands États commencent à verser sur nos propres marchés des produits qu’on n’y voyait pas autrefois. Ce n’est pas une vérité seulement pour l’agriculture, qui a été si cruellement éprouvée et pour laquelle la concurrence n’est plus limitée à ce cercle des grands États européens pour lesquels avaient été édifiées les anciennes théories économiques ; aujourd’hui, vous ne l’ignorez pas, la concurrence, la loi de l’offre et de la demande, la liberté des échanges, l’influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s’étend jusqu’aux extrémités du monde. »

« C’est là un problème extrêmement grave.

Il est si grave, messieurs, si palpitant, que les gens moins avisés sont condamnés à déjà entrevoir, à prévoir et se pourvoir pour l’époque où ce grand marché de l’Amérique du Sud, qui nous appartenait de temps en quelque sorte immémorial, nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l’Amérique du Nord. Il n’y a rien de plus sérieux, il n’y a pas de problème social plus grave ; or, ce programme est intimement lié à la politique coloniale. »

L’aspect « civilisateur » de la politique coloniale arrive en seconde position :

« Messieurs, il y a un second point, un second ordre d’idées que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez-le bien : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question. »

Contre le député Camille Pelletan, opposé à la politique coloniale, Jules Ferry précise sa conception de cette politique qu’il place sur le plan du pragmatisme, en revoyant le député Pelletan à la « métaphysique politique » :

« Sur ce point, l’honorable M. Camille Pelletan raille beaucoup, avec l’esprit et la finesse qui lui sont propres ; il raille, il condamne, et il dit : Qu’est ce que c’est que cette civilisation qu’on impose à coups de canon ? Qu’est-ce sinon une autre forme de la barbarie ? Est-ce que ces populations de race inférieure n’ont pas autant de droits que vous ? Est-ce qu’elles ne sont pas maîtresses chez elles ? Est-ce qu’elles vous appellent ? Vous allez chez elles contre leur gré ; vous les violentez, mais vous ne les civilisez pas.

Voilà, messieurs, la thèse ; je n’hésite pas à dire que ce n’est pas de la politique, cela, ni de l’histoire : c’est de la métaphysique politique... »

Puis sur la politique « civilisatrice », Jules Ferry continue en affirmant le « droit » des « races » qu’il qualifie de « supérieures » sur les « races » qualifiées d’« inférieures », ce droit venant des devoirs de remettre en « ordre matériel et moral », d’apporter plus de « justice », plus d’« équité » et de « vertus sociales » :

« … et je vous défie – permettez-moi de vous porter ce défi, mon honorable collègue, monsieur Pelletan –, de soutenir jusqu’au bout votre thèse, qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Vous ne la soutiendrez pas jusqu’au bout, car vous êtes, comme votre honorable collègue et ami M. Georges Perin, le partisan de l’expansion coloniale qui se fait par voie de trafic et de commerce.

[…] 

Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures...  »

« Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… »

« Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu’un peut nier qu’il y a plus de justice, plus d’ordre matériel et moral, plus d’équité, plus de vertus sociales dans l’Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? »

Ainsi, les politiques d’intérêts qui portent l’expansion coloniale sont-elles justifiées par un apport « humaniste », et de manière hiérarchisante sur des critères moraux et matériels qui tendent à catégoriser un « nous » supérieur ayant des droits et des devoirs sur un « eux » inférieur dont l’existence propre, niée, dépendrait des « civilisateurs ».

Ici il ne s’agit pas d’un racisme fondamental, car des liens sont jetés entre les « races » et « une mise à niveau » maintenue, voulue même en apparence, néanmoins il est certain que cette conception supérieur/inférieur des relations entre populations a ouvert la voie d’une part aux crimes des politiques coloniales et d’autre part au racisme plus fondamental d’« inégalité des races » ou du « darwinisme social » théorisés par des intellectuels comme Joseph Arthur de Gobineau, Houston Stewart Chamberlain ou encore Ludwig Woltmann et jusqu’au racisme le plus insensé du Nazisme.

Pour revenir à la conception du colonialisme développée par Jules Ferry dans son discours, après avoir énuméré les motivations de la politique coloniale : « l’économie », la mission « civilisatrice », il termine en justifiant cette politique par le point qu’il estime « plus grave » que les autres, c’est-à-dire le rang de la France parmi les puissances mondiales.

Il affirme que pour ne pas « descendre du premier rang au troisième ou au quatrième », il faut faire ce que font les autres puissances c’est-à-dire une politique coloniale, faute de quoi la France se retrouvera distancée par les autres les autres grandes puissances.

Force et rapport de force dans un monde en concurrence sont donc les motivations principales de la politique coloniale du moins en France, avec le développement économique en soutien et la mission civilisatrice comme manteau de pudeur qui couvre les politiques plus pragmatiquement d’intérêts :

« Voilà ce que j’ai à répondre à l’honorable M. Pelletan sur le second point qu’il a touché.

Il est ensuite arrivé à un troisième, plus délicat, plus grave, et sur lequel je vous demande la permission de m’expliquer en toute franchise. C’est le côté politique de la question.

[…]

Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires ou maritimes, les autres par le développement prodigieux d’une population incessamment croissante ; dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence !

Les nations, au temps où nous sommes, ne sont grandes que par l’activité qu’elles développent ; ce n’est pas « par le rayonnement des institutions »... (Interruptions à gauche el à droite) qu’elles sont grandes, à l’heure qu’il est. »

« Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte, pour une grande nation, croyez-le bien, c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c’est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième. (Nouvelles interruptions sur les mêmes bancs. – Très bien ! très bien ! au centre.) Je ne puis pas, messieurs, et personne, j’imagine, ne peut envisager une pareille destinée pour notre pays.

Il faut que notre pays se mette en mesure de faire ce que font tous les autres, et, puisque la politique d’expansion coloniale est le mobile général qui emporte à l’heure qu’il est toutes les puissances européennes, il faut qu’il en prenne son parti, autrement il arrivera... oh ! pas à nous qui ne verrons pas ces choses, mais à nos fils et à nos petits-fils ! il arrivera ce qui est advenu à d’autres nations qui ont joué un très grand rôle il y a trois siècles, et qui se trouvent aujourd’hui, quelque puissantes, quelque grandes qu’elles aient été descendues au troisième ou au quatrième rang. »

Aujourd’hui, avec le phénomène de mondialisation, qui crée un monde de l’hyperconcurrence tant au niveau économique, culturel que sociétal, l’angoisse, induite par ce nouveau monde, de pertes de rang, de place ou d’identité est similaire dans sa structure et plus violente dans ses effets qu’à l’époque des politiques coloniales et provoque les mêmes réactions : rapports politiques basés sur la force, essentialisation et dépréciation des autres, instrumentalisation de l’« humanisme » pour des politiques d’intérêts ou comme moyen de stigmatisation.

Néanmoins, ce qui était hier une politique par excès du monde occidental, eu égard aux rapports de force entre les parties du monde, désirant (se) créer un monde plus grand et à son image par « humanisme », est aujourd’hui une politique par défaut, voulant ramener le monde à soi en excluant les autres par l’instrumentalisation des « droits de l’homme ».

La droitisation des sociétés occidentales n’est au fond que le résultat mécanique de ce processus, contre lequel la gauche ne pourra lutter seule ni en France, ni ailleurs dans le monde. Des réponses restent donc à être trouvées, en commun, pour davantage de justice économique, tout en préservant le monde de la libre concurrence.


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