Pouvez-vous parler de vous brièvement .
Je suis née en 1973 à Istanbul. Ma mère et mon père se sont installés en France en 1969 alors que je n’avais que 6 mois. L’éducation que j’ai reçue a fait de moi un émigré de la "deuxième génération". J’ai décidé de m’impliquer dans la société française après avoir terminé des études à la Faculté de Droit. Tout se déroule dans ma vie comme je le souhaite.
Pourquoi avez-vous voulu devenir un acteur de la vie civile française ?
En réalité, j’en ai toujours rêvé. Je voulais participer pour faire avancer les choses.
Que signifient pour vous les relations franco-turques ?
Plus de 500 000 turcs ou franco-turcs vivent France (1) : ils représentent un potentiel très fort. Par ailleurs, en Europe, la population vieillit de plus en plus. C’est la raison pour laquelle les Turcs sont importants pour la France. A vous d’analyser correctement les attentes de tous pour y répondre intelligemment.
Que pouvez-vous dire au sujet de la Turquie ?
Actuellement je me trouve en Turquie. J’ai traversé par mal de villes et je m’aperçois que les infrastructures de ce pays sont en pleines mutations. Certes, il reste des efforts à accomplir dans certaines petites villes mais les plus importantes comme Istanbul, Ankara et autres n’ont vraiment rien à envier aux grandes villes européennes. La Turquie a sur son territoire des supers mégalopoles plus que modernes. Elle est dotée d’équipements modernes et performants, il n’y a rien à redire là dessus.
Je rappelle aussi que la Turquie est un pays dont l’économie est constamment en croissance. Je pense qu’elle a toute sa place en Europe. La politique suivie par la France concernant la Turquie est parfois incompréhensible. Mais je crois en la sagesse du gouvernement actuel pour veiller au plus juste aux intérêts nationaux.
Vous dites être en Turquie actuellement. Que donneriez-vous comme conseils pour améliorer ce pays ?
C’est un pays en plein changement je le répète et qui agit en pleine intelligence. Je n’ai donc aucun conseil à donner. Les politiciens turcs ont compris depuis longtemps les avantages de s’aligner sur les attentes européennes et ce dans beaucoup de domaines.
Par contre, le gouvernement actuel devrait augmenter ses effectifs de la police nationale et veiller à faire respecter toutes les normes de sécurité routière en sanctionnant par exemple les excès de vitesse, l’alcool au volant ou encore la surcharge d’occupants par véhicule. D’autre part, je trouve dommage que le prix des véhicules et du pétrole soient si excessifs dans ce pays. A mes yeux ce sont des freins au développement économique du pays. Mais c’est une question de temps, tout ceci se fera tout doucement, ils vont vite et même très, c’est impressionnant !
Quelle est votre analyse de la crise en Europe ?
Des mesures ont été prises unanimement pour offrir des garanties à l’égard de pays comme la Grèce par exemple. En Turquie, par contre, pas de crise. Pour moi la Turquie, c’est la Chine de l’Europe.
Une dernière remarque ?
Selon le dernier recensement fait par l’INSEE, la structure démographique de la France change. La population d’origine étrangère est en forte hausse. Cela aura donc tout naturellement une influence sur la vie politique française. Aussi, j’invite tout le monde à réfléchir sur ces évolutions.
Les personnes qui habitent en France devraient donc abandonner les préjugés qui concerne les étrangers. Approfondir leurs connaissances de la Turquie sur le terrain serait une solution beaucoup plus constructive et moderne en adéquation avec la situation actuelle du pays.
(1) Selon les chiffres issus de la Documentation Française, 490 000 Turcs habiteraient sur le territoire national.