dimanche 26 mars 2023
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Crise politique à Chypre, au bord de la faillite

Publié le | par Ufuk | Nombre de visite 912
Crise politique à Chypre, au bord de la faillite

Le parlement a refusé de voter les privatisations. Le gouvernement a démissionné. Le versement de la prochaine tranche d’aide de l’UE et du FMI est suspendu. L’île risque la faillite le 15 mars.

Ce vendredi matin, en ouverture du conseil des ministres, l’intégralité des ministres composant le gouvernement chypriote ont donné leur démission à Nikos Anastasiadies, le président de la République de Chypre. La nouvelle tombe mal pour le chef de l’État qui a demandé à ses ministres de rester à leur poste jusqu’au 15 mars.

À cette date, Chypre doit assurer le paiement de 150 millions d’euros de tombées de dettes. Sans l’aide du FMi et de l’UE, qui ont déployé un plan de sauvetage financier il y a un an, l’île n’a pas assez de liquidités pour tenir ses engagements. Elle est à la merci du versement d’une tranche d’aide de 236 millions d’euros, suspendue au vote d’un programme de privatisations. C’est justement là que le bât blesse.

Le Parlement chypriote n’a pas adopté, ce jeudi, comme prévu, le vaste programme de privatisations, jugé trop controversé. Il prévoyait la vente au secteur privé des compagnies d’électricité, de télécommunications et les deux principaux ports du pays. Manifestations et grèves ont émaillé la semaine à Chypre. L’un des partis soutenant la coalition au pouvoir, le parti démocratique Diko, a quitté le gouvernement, en signe de protestation. Quatre ministres se sont retirés du gouvernement.

Reprise des négociations de paix sur la réunification

Le président Nikos Anastasiadies va tenter renégocier un projet de privatisations avec la troïka et organiser un nouveau vote au Parlement au plus vite. Le temps presse et le pays veut éviter tout risque de faillite. « Depuis un an, le gouvernement fait tout ce que la troïka demande, les créanciers ne devraient pas être trop durs », estime Marios Mavrides, professeur d’économie et conseiller du gouvernement chypriote.

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Le coup d’État des ultranationaliste

Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.

L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).

Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le referendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.

Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve isolée économiquement et politiquement sur la scène internationale.

Devant le soutien massif de la population chypriote turque au referendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.




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