CMA CGM semble prêt d’arriver à bon port. Déjà plusieurs fois repoussée, au gré des aléas de négociation, la conclusion des discussions sur la recapitalisation de l’armateur marseillais serait, selon plusieurs sources concordantes, sur le point d’aboutir. S’étant engagé, dans le cadre d’une conciliation avec ses créanciers, à faire entrer à son capital un ou plusieurs partenaires financiers à hauteur de 500 millions de dollars, le numéro trois mondial du transport de conteneurs par voie maritime pourrait finaliser dès cette fin de semaine un accord avec le groupe turc familial Yildirim. Ce dernier est présent dans le transport maritime pétrolier, la chimie, les mines et l’énergie, et serait appuyé par les banques créancières de CMA CGM. Selon plusieurs sources, il serait prêt à apporter 500 millions de dollars pour prendre 20 % du capital. Le paiement serait effectif à fin novembre.
Activité relancée
Au plus fort de la tempête quand, en 2009, les volumes de fret avaient dramatiquement baissé sous l’effet de la crise, le groupe fondé et dirigé par Jacques Saadé avait dû, sous la pression des banques, entamer un double processus, de renégociation de la dette - toujours en cours sur la dette non garantie -d’une part, et de recapitalisation d’autre part. L’ouverture d’un long feuilleton de près d’un an au cours duquel seront apparus comme investisseurs potentiels Colony Capital, Qatari Holding ou encore Albert Frère.
Tous auront finalement, pour des raisons diverses, jeté l’éponge. Sauf le Fonds stratégique d’investissement (FSI), émanation de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dont les relations, un temps très tendues avec les dirigeants de CMA CGM, se sont pacifiées et qui entend toujours figurer au futur tour de table. Le FSI a laissé la main à l’armateur, dont la position a été confortée par la spectaculaire amélioration de son activité, pour mener à leur terme ces nouvelles négociations avec Yildirim. Le FSI pourrait alors apporter un complément en capital, qui reste encore à déterminer, mais qui serait de toute façon très inférieur à l’injection réalisée par Yildirim. Sous réserve toutefois qu’un certain nombre de conditions soient remplies en terme de gouvernance et de valorisation.
Contactées, les différentes parties n’ont pas souhaité réagir.
Source Les Echos