Le président chypriote et le gouverneur de la banque centrale sont en guerre ouverte depuis des mois. Le premier suspecte le second d’être le cheval de Troie de l’ancien président communiste, mais ce dernier se barricade derrière sa sacro-sainte indépendance...
Alors que le pays traverse une des pires crises économiques de son histoire, Chypre est divisée. Non, il ne s’agit pas de la division entre la république de Chypre et la zone occupée par l’armée turque au nord. Il s’agit du fossé grandissant entre le gouvernement et la banque centrale.
Le président de la république chypriote, Nikos Anastasiades, élu en mars dernier, en plein cœur de la tourmente financière qui a emporté l’île, a bien du mal à cohabiter avec le gouverneur de la banque centrale de Chypre (CBC) Panicos Demetriades, nommé par son prédécesseur Dimitris Christofias. En réalité, depuis plus de six mois, l’actuel gouvernement cherche, plus ou moins ouvertement à se débarrasser de ce banquier central encombrant.
Une nomination suspecte…
Panicos Demetriades n’est certes pas le premier venu. C’est un professeur reconnu d’économie, qui, formé outre Manche, a enseigné à l’Université de Leicester, au Royaume-Uni. Néo-keynésien, disciple de Joseph Stiglitz, jadis laudateur de François Hollande, nommé par un président communiste contre l’avis général des « experts » qui auraient préféré voir l’ancien gouverneur Anasthasios Orphanidès assurer un second mandat, Panicos Demetriades concentre toutes les critiques du centre-droit chypriote depuis sa nomination en mai 2012.
Adversaire politique ou banquier central ?
En réalité, l’actuel président chypriote ne voit dans Panicos Demetriades qu’un adversaire politique. Et non un banquier central. D’où son accusation d’avoir maintenu artificiellement en vie le secteur bancaire chypriote - grâce à l’aide à la liquidité d’urgence (ELA) de la BCE - jusqu’aux élections présidentielles afin de ne pas attribuer au gouvernement de Dimitris Christofias la responsabilité du « plan de sauvetage » et de ses conséquences.
(...)
Lire la suite sur LaTribune