Turquie News - www.turquie-news.fr - Depuis environ une semaine, de nombreux articles qui tentent de démontrer des tensions entre Turcs et Juifs paraissent dans la presse francophone. Étonnamment, une partie de ces articles nous arrivent d’organes de "presse" (de propagande ?) arméniens d’obédience nationaliste et anti-turque.

Pour rappel nous vous proposons de re-découvrir une brève analyse publiée par l’Express à propos des Juifs de Turquie.

Mais posons-nous cette simple question : Qui et pour quelle raison a intérêt à semer la zizanie entre Juifs et Turcs ?

Source : L’Express
Par Philippe Broussard, 3 février 2009

Les Juifs turcs seraient environ 24 000, dont 22 000 à Istanbul. En 1927, ils étaient encore 80 000 dans l’ensemble du pays. Mais diverses crises et la création de l’Etat d’Israël, en 1948, ont entraîné des vagues successives de départs.

Cette présence en Turquie doit beaucoup à l’expulsion des juifs d’Espagne, en 1492. Après un passage par l’Italie, la plupart d’entre eux trouvèrent refuge chez les Ottomans. D’où ces prénoms (Lina, Clara, Dario...) et ces noms (Moreno, Canetti, Ventura...) à consonances latines. Des siècles durant, ils ont développé leur culture, leur langue (le ladino) et contribué à l’essor de certains quartiers d’Istanbul (Balat, Galata, Sisli...).

Cette minorité demeure bien organisée. Elle a ses synagogues, son musée, ses clubs sportifs et entretient de bonnes relations avec le reste de la population. La preuve : le succès du groupe Sefarad, un trio de jeunes Juifs qui a vendu 300 000 exemplaires de ses disques, en ladino et en turc. "Nous nous sentons pleinement turcs, mais sans renier notre identité", assurent les membres du groupe.

Les attentats de 2003 contre deux synagogues d’Istanbul (23 morts) n’ont pas rompu ces liens. "Au contraire, ils les ont renforcés, le pays a fait preuve de cohésion", affirme Ishak Alaton, un chef d’entreprise très influent dans la communauté. Cet homme de 78 ans, PDG du groupe Alarko (6 400 employés), est connu pour avoir la confiance du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

"Je fais partie des optimistes, poursuit Ishak Alaton. La Turquie, mon pays, n’a jamais été antisémite."

Une analyse confirmée en partie par Esther Benbassa, spécialiste du judaïsme moderne à l’Ecole pratique des hautes études de la Sorbonne, à Paris : "Ce pays a connu des poussées d’antisémitisme, mais celui-ci reste en général limité aux fondamentalistes musulmans et à une certaine intelligentsia d’extrême gauche."