. Concernant la grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, deux pays jadis alliés, le ministre turc aux Affaires européennes Egemen Bagis a invité Mme Ashton à jouer les intermédiaires. Mme Ashton est "tout à fait au courant des attentes raisonnables de la Turquie vis-à-vis d’Israël, si elle souhaite jouer un rôle de médiateur", a-t-il déclaré au journal gouvernemental Today’s Zaman.

La Turquie a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv et annulé trois manoeuvres militaires conjointes après un raid israélien sur une flottille d’aide humanitaire à Gaza, au cours duquel neuf Turcs ont été tués, le 31 mai. "Ces demandes sont des excuses, des compensations pour les familles des victimes, et la levée du blocus illégal sur Gaza.

Nous envisagerons naturellement la reprise de nos liens avec Israël si Mme Ashton peut persuader les responsables israéliens de satisfaire à ces demandes", a-t-il dit. Mme Ashton doit se rendre en Israël et à Gaza le 17 juillet. Today’s Zaman affirme également que l’Iran, que les Occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire, sera au menu de ces discussions.

Téhéran a accepté l’idée, proposée par la Turquie et le Brésil, de transférer son uranium en Turquie et de recevoir 12 mois plus tard le combustible enrichi pour son réacteur de recherche. Mais ce pays a poursuivi ses activités d’enrichissement, et le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 9 juin une quatrième série de sanctions contre Téhéran.

La Turquie a proposé d’organiser des discussions entre Mme Ashton, en tant que représentante des pays du groupe 5+1 chargé du dossier, et le négociateur en chef iranien Saïd Jalili. "A notre demande, le contre terrorisme est aussi à l’agenda de cette réunion. Nous souhaitons un soutien plus important et plus efficace à la fois de l’UE et des pays membres contre ce problème que l’on nomme terrorisme", a par ailleurs déclaré M. Bagis.

La Turquie accuse plusieurs pays européens de refuser d’extrader des reponsables du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation considérée comme terroriste par l’UE et de nombreux pays. Les rebelles kurdes ont multiplié leurs attaques meurtrières contre les forces turques, depuis mai. Concernant les relations turco-européennes, "elles seront très largement évoquées lors de cette réunion", selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

L’Union européenne a fait un geste fin juin envers la Turquie dans les laborieuses négociations d’adhésion en ouvrant un "chapitre" concernant les aspects de sécurité alimentaire, le 13ème. Un seul chapitre, sur les 35 prévus, a été bouclé à ce jour. En cause le rythme des réformes en Turquie, le conflit à propos du statut de Chypre, et le refus de plusieurs pays, comme la France et l’Allemagne, d’une pleine adhésion de la Turquie.

Les Européens favorables à une adhésion turque font cependant valoir qu’il est de l’intérêt des Occidentaux de s’ouvrir à la Turquie, alors qu’Ankara donne l’impression de se détourner de plus en plus de l’Occident et de se rapprocher de ses voisins arabes.

Source AFP