Turquie News vous propose de découvrir une analyse de Tansu Peker parue dans la webzine belge L’Actuel à propos des élections présidentielles en Arménie. A l’heure où nous publions ce texte, M. Sarkissian serait élu président de l’ex-république soviétique d’Arménie.
Tansu Peker (tansupeker @ lactuel.be)
L’année 2008 sera l’année des élections pour le Caucase du Sud. A la suite de la Géorgie où les élections sont tenues le 5 janvier l’Arménie à son tour va également aux urnes le mois prochain. On attend avec curiosité le résultat de la course à la présidence entre le premier ministre Serge Sarkissian et le premier président de l’Arménie Levon Ter Petrossian.
Alors que lors des élections parlementaires de 2007 les partis d’opposition n’arrivaient pas à s’unir sous le même toit, que l’Etat faisait pression sur le media opposant et que les partis d’opposition n’ont pas été capable de faire la propagande électorale du fait de la manque financière, les partis proches du pouvoir, comme ce fut le cas du Parti de l’Arménie prospère, ont distribué des sachet d’aide alimentaire aux milieux pauvres. Cette situation n’avait pas donc nécessité à se livrer à la fraude électorale.
Mais Sarkissian habitué à se présenter comme candidat aux élections contre les rivaux déjà affaiblis se trouve cette fois-ci en face d’un fort candidat. Quoi qu’on fasse au début, des évaluations sur la victoire absolue de Sarkissian pour les élections, à l’approche des élections on observe une augmentation considérable du nombre de ceux qui croient que Petrossian va forcer Sarkissian.
Petrossian a fondé sa campagne électorale sur les conditions graves économiques en cours du pays. Selon lui afin d’améliorer ces conditions il faut d’abord régler la question de Karabakh. Petrossian considère la question de Karabakh comme l’obstacle principal pour le développement de l’Arménie parce qu’elle exclut cette dernière des politiques d’énergie régionales et rend le pays de plus en plus dépendant de la Russie et de l’Iran. De ce fait il soutient l’ouverture de l’Arménie vers l’Occident en normalisant les relations avec l’Azerbaïdjan et la Turquie.
De son côté Sarkissian tente d’altérer la confiance sentie à l’égard de Petrossion qui est selon lui la cause principale de la situation actuelle. Donc il prétend qu’en cas de l’arrivée de Petrossian au pouvoir, celui-ci vendrait le Karabakh et qu’il renoncerait aux allégations sur 1915 afin d’être utile à la Turquie.
Finalement on n’attend pas un grand changement dans l’esprit de politique extérieure de l’Arménie n’importe qui l’emporte lors des élections. Le fait que l’Arménie, en contrepartie de ses dettes à la Russie a fait quasiment don de ses centres du gaz naturel et d’électricité qui présentent une grande importance économiquement, qu’elle permet à l’existence militaire des Russes sur ses territoires et les contributions des Arméniens de la diaspora à l’économie et les accords conclus avec l’Iran constitueront les obstacles graves devant la réalisation de grands changements en politique. D’ailleurs même si Petrossion l’emporterait dans les élections –même s’il prétend que la dépendance actuelle de l’Arménie constitue un grand obstacle pour celle-ci - il n’y aura pas de grands changements dans la politique étrangère de l’Arménie à moyen terme.
Par conséquent le fait que qui gagnera les élections ne présente pas d’une importance du point de vue de la Turquie. En cas de la victoire de Sarkissian il est évident que le statuquo actuel va se poursuivre. Mais En cas de la victoire de Petrossion une occasion, soit minime, se présenterait pour la normalisation des relations. Parce que la voie tracée par Perrossian pour la délivrance de l’Arménie passe par l’établissement des relations normales avec les voisins. Mais pour que Petrossian mène une telle politique extérieure il devrait tout d’abord l’emporter lors des élections voire avec une forte supériorité. Sinon il lui est impossible d’exercer en légitimité ce qu’il pense. Pour l’instant il ne semble pas que ce soit possible.
Selim Güray
selimguray@lactuel.be