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Ambassadeur tué : un an après, les relations turco-russes florissantes

Publié le | par Engin | Nombre de visite 408
Ambassadeur tué : un an après, les relations turco-russes florissantes

Ambassadeur tué : un an après, les relations turco-russes florissantes

Avec ; l’orient le jour

Un an après l’assassinat de l’ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, les relations entre Ankara et Moscou semblent plus amicales que jamais, mais plusieurs points de désaccord demeurent.

De "profondes divergences" demeurent toutefois sur le rôle que doivent jouer des terroristes kurdes de Syrie qui contrôlent de vastes zones dans le nord de ce pays lors d’un "Congrès du dialogue national" syrien que Moscou souhaite organiser l’an prochain, souligne un expert.

Un an après l’assassinat de l’ambassadeur de Russie en Turquie, les relations entre Ankara et Moscou semblent plus amicales que jamais, mais plusieurs points de désaccord demeurent.

Le 19 décembre 2016, l’ambassadeur russe à Ankara Andreï Karlov, un vétéran des services diplomatiques de son pays, a été tué de plusieurs balles par un policier turc âgé de 22 ans pendant le vernissage d’une exposition de photos.

Des cérémonies de commémoration ont eu lieu en Russie et en Turquie, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dévoilant une plaque à Moscou et des dignitaires de plusieurs pays venant déposer des couronnes de fleurs devant un buste du diplomate installé à l’ambassade de Russie à Ankara.

Ce spectaculaire assassinat, capté par quelques journalistes présents dans la salle, a été dénoncé par Moscou et Ankara comme une "provocation" visant à saboter le réchauffement de leurs relations après une grave crise provoquée par la destruction d’un bombardier russe par l’aviation turque à la frontière syrienne en novembre 2015.

Immédiatement après l’attentat, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont affiché leur détermination à ne pas laisser leurs rapports être dégradées par les suites de cet assassinat.
En signe de bonne volonté, la Turquie a même autorisé des procureurs, policiers et médecins légistes russes à se rendre à Ankara pour participer à l’enquête. Une délégation russe est d’ailleurs arrivée mardi dans la capitale turque pour s’entretenir avec les enquêteurs turcs, selon l’agence étatique Anadolu.

L’année écoulée depuis l’assassinat de l’ambassadeur Karlov a été marquée par un intense échange diplomatique entre la Turquie et la Russie, notamment sur le dossier syrien. MM. Erdogan et Poutine se sont rencontrés pas moins de huit fois cette année.
Les deux dirigeants, qui échangeaient des noms d’oiseaux lors de la crise de 2015, ont notamment parrainé avec l’Iran un accord visant à créer des "zones de désescalade" en Syrie pour réduire l’intensité des combats.

’En meilleur état’

Signes du réchauffement des relations, les touristes russes affluent de nouveau en Turquie, la Russie a repris la construction de la première centrale nucléaire dans ce pays, et la construction d’un gazoduc russe progresse sous la mer Noire.

En outre, Ankara règle les derniers détails de l’achat de systèmes russes de défense antiaérienne S-400, une initiative qui inquiète ses partenaires au sein de l’Otan.

Si la coopération entre la Turquie et la Russie paraît au beau fixe, l’alliance entre deux ex-empires rivaux qui se sont affrontés pendant des siècles a cependant ses limites.

De "profondes divergences" demeurent ainsi sur le rôle que doivent jouer des terroristes kurdes de Syrie qui contrôlent de vastes zones dans le nord de ce pays lors d’un "Congrès du dialogue national" syrien que Moscou souhaite organiser l’an prochain, souligne Igor Delanoë, directeur-adjoint de l’Observatoire franco-russe.

Ankara considère l’Union démocratique (PYD) et son aile armée, les Unités de protection du peuple (YPG), comme des groupes terroristes. Mais Moscou entretient des relations cordiales avec ces organisations.

’Glissant et friable’

Si l’accord sur les S-400 représente un message de défiance vis-à-vis de l’Otan, les négociations ont été particulièrement rudes en ce qui concerne le transfert de technologie et le financement.
"L’accord sur les S-400 n’est pas une affaire bouclée", note M. Delanoë, pour qui il est plus qu’improbable que Moscou accepte d’installer une unité de production des systèmes de défense en Turquie, comme le demande Ankara.

Pour Kerim Has, de l’Université d’Etat à Moscou, le partenariat entre les deux pays est inégal : la Turquie dépend de la Russie sur le plan énergétique et doit à ce pays son influence en Syrie, où elle était "hors-jeu" avant leur partenariat.

Les rapports entre les deux pays avancent sur "un sol glissant et friable", estime M. Has, ajoutant que l’accord sur les S-400 était un "chemin long et sinueux".

L’ambassadeur Karlov a été assassiné par un policier, Mert Altintas, qui a affirmé avoir agi "pour venger Alep", bastion de l’opposition en Syrie repris l’an dernier par les forces pro-Damas avec l’appui de l’aviation russe.
Cependant, M. Erdogan a quasi immédiatement désigné comme coupable le réseau du terroriste Fethullah Gülen, également accusé d’être le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016. M. Gülen nie toute implication dans ces deux événements.
Aucun responsable russe n’a publiquement appuyé la version turque.


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