14 Juillet : République française, République turque – deux histoires, un même souffle de rupture
En ce 14 juillet 2025, la France célèbre sa fête nationale. Commémoration de la prise de la Bastille en 1789, symbole de la chute de l’absolutisme, ce jour incarne l’acte fondateur de la Révolution française et les valeurs cardinales qui en découlent : liberté, égalité, fraternité.
Mais ce moment de mémoire républicaine résonne au-delà des frontières hexagonales. Il peut aussi faire écho, dans d’autres contextes nationaux, à des révolutions fondatrices, à des ruptures historiques. À ce titre, la République turque, née en 1923 des ruines de l’Empire ottoman, offre un parallèle frappant.
Là aussi, une volonté de rompre avec un ordre ancien – impérial et théocratique – pour construire un État moderne, laïque et souverain. Là aussi, des principes d’égalité devant la loi, de centralisation, d’éducation publique et de citoyenneté nationale ont servi de socle à un nouveau récit collectif.
La France de 1789 et la Turquie de 1923, bien qu’éloignées par le temps et les contextes, partagent cette idée qu’un peuple peut se constituer en nation en s’émancipant du pouvoir absolu, en refondant la légitimité sur la souveraineté populaire.
Cependant, ces deux Républiques portent aussi en elles des contradictions, des inachevés, voire des blessures. En France comme en Turquie, les idéaux républicains ont souvent été mis à l’épreuve par l’histoire : exclusions sociales, tensions identitaires, coups d’État, répressions, ou encore mise à l’écart de certaines minorités ou oppositions.
Le 14 Juillet, célébration d’une promesse démocratique, peut alors être l’occasion de réfléchir aux trajectoires parallèles de ces deux Républiques, mais aussi à leurs défis contemporains :
– Comment rendre vivants les principes d’égalité et de liberté dans des sociétés marquées par les inégalités et les discriminations ?
– Comment faire vivre la laïcité sans l’instrumentaliser contre des communautés ?
– Comment maintenir l’idéal républicain sans le figer dans une forme autoritaire ?
Dans les deux pays, des citoyennes et citoyens, des intellectuels, des mouvements associatifs et syndicaux continuent de se battre pour faire vivre ces idéaux. La République, en France comme en Turquie, n’est pas un acquis figé mais un horizon en tension, un projet en construction permanente.
Que ce 14 Juillet soit donc, au-delà des feux d’artifice et des défilés, un moment de réflexion partagée sur ce que signifie “être républicain” aujourd’hui, ici comme ailleurs.
VIVE LA RÉPUBLIQUE

