20 avril 2024

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Ukraine : le grand malaise des Tatars de Crimée

Publié le | par Ufuk | Nombre de visite 215
Ukraine : le grand malaise des Tatars de Crimée

Rassemblés à la Grande mosquée de Bakhtchissaraï, les Tatars de Crimée expriment ouvertement leur malaise à l’idée de voir leur région retourner dans le giron de la Russie. Mais comme le résume soudain l’un d’eux, "ce sera toujours moins terrible qu’une guerre !".

Le référendum qui doit être organisé le 16 mars sur le rattachement de cette république autonome ukrainienne à la Russie est "illégal", s’emporte Akhtem Tchouïgoz, leur porte-parole à Bakhtchissaraï, l’ancienne capitale du puissant Khanat de Crimée.

Juste après la prière, il exhorte, à l’intérieur même de cette mosquée datant de 1532, la centaine de fidèles présents à garder leur calme et à ne pas "céder aux provocations".

Le jeune imam, qui se fait appeler "Sabri Bey", lance un rapide "nous sommes pour la paix, un point c’est tout", avant de partir en courant à une réunion.

"Il n’y a pas de discours extrémistes dans notre communauté," originaire des steppes et venue s’installer dans les montagnes de Crimée pour fuir les Mongols, assure Dilaver. "La seule vraie menace, c’est la Russie, où il n’y a pas de liberté de parole", estime cet homme de 33 ans.

"On ne participera pas au référendum, il est organisé par les séparatistes russes", enchaîne Eskender, un vieil homme qui semble très écouté. Mais rattacher la Crimée à la Russie, "ce sera toujours moins terrible qu’une guerre !", enchaîne-t-il, philosophe.

Il qualifie au passage de "rumeurs" les informations faisant état d’un départ en masse et sous le coup de la panique de Tatars hors ce territoire intégré à l’empire russe en 1783, puis à l’Ukraine en 1954 et aujourd’hui de facto repassé sous contrôle russe, et dans lequel ils représentent de 12 à 15% des deux millions d’habitants.

’Nous ne partirons pas !’ -

"C’est ma patrie, mes ancêtres sont nés ici. Nous ne partirons pas, même si on nous massacre", renchérit Roustem Mamoutov, dont le grand-père, déporté comme toute cette ethnie turcophone sunnite en 1944 sur ordre de Staline, est mort dans le train qui l’emmenait en Asie centrale.

Lui-même n’est revenu d’Ouzbékistan qu’à l’âge de 48 ans, après la dislocation de l’Union soviétique en 1991.

Pour Astrid Thors, haut-commissaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargé des minorités, des violences entre communautés cohabitant en Crimée ne sont pas à exclure. "Les relations entre groupes ethniques sur la péninsule se caractérisent par un climat grandissant de peur", a-t-elle jugé, se disant "alarmée par les risques d’un conflit violent".

Dans un entretien avec l’AFP à Simféropol, la capitale, à 30 km au nord de Bakhtchissaraï, Nariman Djelalov, vice-président du Medjlis, qui est l’organe élu représentant les Tatars de Crimée, avertit de son côté que les Russes pourraient bien "se comporter en vainqueurs vis-à-vis de nous".

La plupart des Tatars interrogés veulent que leur région reste dans les frontières de l’Ukraine, avec l’espoir à terme d’une entrée dans l’Union européenne. Quant aux Russes de Crimée, ils répètent souvent à l’envi qu’ils ont de bonnes relations eux.

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