Le président Recep Tayyip Erdogan s’inquiète du ralentissement de la croissance de sa population. Pour y remédier, le gouvernement islamo-conservateur turc a annoncé jeudi des mesures destinées à encourager les couples mariés à avoir plus d’enfants, notamment par la création de primes à la naissance et un allongement des congés maternité. « L’économie peut être relancée après une crise, mais si le développement des familles est perturbé, nous ne pouvons pas y remédier », a justifié Ahmet Davutoglu à la télévision.

Une prime de 220 euros pour chaque enfant

En plus des quatre mois de congé maternité déjà octroyés, le gouvernement va donc offrir aux mères de famille qui reprennent leur travail à mi-temps après leur accouchement un salaire à plein temps pendant deux mois. En outre, les jeunes mamans vont désormais recevoir une prime pouvant aller jusqu’à 600 livres turques (220 euros) pour chacun de leur enfant.

Selon le chef du gouvernement, ces mesures sont nécessaires parce que l’avenir économique du pays est « mis en danger » par le vieillissement de la population. La population turque est passée de 20 millions d’habitants en 1950 à 76 millions aujourd’hui, dont 24% de moins de 15 ans, mais sa croissance démographique s’est ralentie pour atteindre 1% l’année dernière. Ahmet Davutoglu a affirmé que le pays devait absolument maintenir son taux de fertilité de 2,1 enfants par femmes pour assurer le renouvellement des générations.

« Un seul enfant est signe de solitude, deux de rivalité, trois d’équilibre et quatre d’abondance »

Récemment, il a ainsi qualifié le contrôle des naissances de « trahison » et son ministre de la Santé Mehmet Muezzinoglu a souligné que la « carrière » prioritaire des femmes devait être la maternité, suscitant la colère des féministes.

Ahmet Davutoglu, dont la femme est gynécologue, s’est un peu démarqué de cette ligne jeudi en jugeant que les femmes ne devaient pas être forcées à choisir entre la maternité et leur carrière.

Source : avec AFP