Turquie/Huile d’olive : Des méthodes traditionnelle
Turquie/Huile d’olive : Des méthodes traditionnelles pour une saveur unique
avec TRT
Dans le district de Tokaçlı de la province de Altınözü (Hatay), dans le sud de la Turquie, les habitants utilisent des méthodes traditionnelles pour produire une huile d’olive qu’ils appellent "huile à eau" ou encore "olive à eau".
Dès l’aube, les habitants se rendent dans leurs champs pour cueillir les olives et les broyer, ensuite, à l’aide de meules en pierre d’un poids atteignant une tonne, appelés "Patoz". Avant de les presser "à la main", les olives broyées sont stockées dans des cuves.
Le moût d’huile est alors déposé dans de l’eau bouillante afin d’assurer une décantation qui consiste en la montée de l’huile pour être extraite et mise en bouteille. De cette façon, est obtenue une huile d’une saveur unique.
Ibrahim Cilingir, maire du district de Tokaçlı confie à Anadolu, que les habitants utilisent, depuis des années, les méthodes traditionnelles dans la production de l’huile.
Il indique que les habitants n’ont jamais renoncé à "l’huile à eau", expliquant que : "80% de nos habitants sont à l’étranger et vivent en Europe. Ils rentrent, chaque année, pour extraire cette huile, dont ils ne peuvent se passer.
Il s’agit d’une production dénuée de toute technologie et l’huile obtenue est d’une saveur unique".
"Nous ne l’utilisons pas uniquement dans nos cuisines, nous la consommons également avec du pain. C’est pourquoi nous ne pouvons abandonner ce système", a-t-il poursuivi.
Il ajoute que la saveur de l’huile fait oublier la fatigue dûe à la production manuelle. Le maire a pareillement noté qu’il existe uniquement deux meules de ce genre, ce qui amène les habitants à s’entraider dans la production.
Selon Cilingir, ce système âgé d’un demi-siècle est tombé dans les oubliettes et n’existe plus dans le monde car "trop compliqué".
Création en vue d’une coopérative
Cilingir, qui partage le souhait de maintenir la production de "l’huile à eau", indique que les habitants souhaitent également la commercialiser.
Il souligne que la production annuelle d’huile, dans le district, s’élève à 4 ou 5 tonnes, avant d’ajouter que la production est, pour le moment, faite à titre individuel.
"Nous pourrions en produire davantage si nous trouvons un marché. Ceux qui en produisent, en plus de leurs besoins personnels, les revendent à 45 livres turques (11,5 dollars). C’est évidemment plus coûteux que l’huile d’usine, puisque la production manuelle demande plus d’effort", explique Cilingir.
Le maire fait part de sa volonté de créer, prochainement, une coopérative et présenter ainsi l’huile de Tokaçlı à l’ensemble de la Turquie.