29 mars 2024

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Europe

Turquie - France - UE : le Sénat la voix de la raison.

Publié le | par Ilker TEKIN | Nombre de visite 427
Turquie - France - UE : le Sénat la voix de la raison.

Nouvel épisode dans la politique française concernant l’adhésion à l’Union Européenne de la Turquie, l’amendement voté par l’Assemblée Nationale le 29 mai, qui constitutionnalisait l’hostilité française vis-à-vis de la Turquie, a été supprimé par le Sénat ce 11 juin.

Dans un premier temps, dans le cadre de la réforme constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République, le président Nicolas Sarkozy avait supprimé l’obligation référendaire, introduit en 2005 par Jacques Chirac, concernant les prochaines adhésions à l’Union Européenne.

Néanmoins, les députés de la majorité, voulant à tout prix conserver le referendum pour la Turquie, avaient fait voter, le 29 mai dernier, un amendement au projet constitutionnel qui réintroduisait l'obligation référendaire concernant la Turquie - la condition retenue étant démographique : « pays dont la population représente plus de 5% de la population européenne ».

Cet amendement, « spécial Turquie », vient donc d’être supprimé par la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, qui restaure la liberté laissée au Président de la République de choisir la voie référendaire pour les nouvelles adhésions.

Dans un communiqué, le Sénat justifie sa décision par le fait que cet amendement « pourrait paraître dirigé contre un État ami et allié de la France, en l’occurrence la Turquie » et « était, de ce fait, susceptible de porter un grave préjudice aux relations diplomatiques entre la France et ce pays ».

Les précautions de langage du Sénat concernant ce dispositif qui « pourrait paraître dirigé » contre la Turquie, cache mal l’embarras de cette Institution, qui, à rebours des partis politiques ou du Gouvernement, a encore quelque idée de la responsabilité, du poids politique et des intérêts de la France.

En effet, tout absorbés par des calculs politiciens et démagogiques, les députés français n’ont pas hésité, dans un élan populiste qui confinait parfois à la xénophobie, à sacrifier une longue amitié franco-turque, créant des ruptures qui mettront du temps à se résorber.

Ce repli sur soi de la France montrant par ailleurs qu’elle n’a plus confiance en elle, ou qu’elle n’a plus conscience d’elle-même, traversée par des craintes et des peurs excessives et irrationnelles, qui lui seront bien plus vite nuisibles que ce contre quoi elle croit lutter – ici la supposée Turquie dangereuse pour la France et l’Union Européenne.

Concernant le sort de cet amendement, le projet de réforme constitutionnelle de modernisation des institutions repassera devant l’Assemblée Nationale qui devra valider la suppression de l’amendement « spécial Turquie », ou le réintroduire dans le texte.

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