100e anniverssaire de la république de Turquie

Editos & Tribune libre

Structures du système néo-impérialiste français et occidental.

Publié le | par Engin | Nombre de visite 172
Structures du système néo-impérialiste français et occidental.

Structures du système néo-impérialiste français et occidental.

Nous sommes dans les années 1940, hormis quelques résistants, la France et les Français collaborent massivement avec l’Allemagne.

De 1942-1945, en France, les habitants d’origine juive, fichés (fichier Tulard du Service des étrangers et des affaires juives), dénoncés par leurs voisins français, traqués, oppressés, insultés (le philosophe Jacques Derrida affirmera que le racisme et les actions racistes français dépassaient de beaucoup les attentes des Allemands eux-mêmes), sont arrêtés et déportés par train dans les camps d’extermination (1 000 déportés juifs par semaine de 1942 à 1945).

Fin 1945, l’Allemagne perd la guerre, le vent tournant, les Français qui collaboraient avec l’Allemagne nazie se transforment soudain en résistants et anti-collaborationnistes. Les plus malchanceux, ceux qui n’ont pas retourné leur veste à temps, sont attrapés, tondus, lynchés, exécutés.

Néanmoins, l’honneur n’est évidemment pas sauf, la nation et les attributs nationaux sont dévalorisés et ne trouvent plus de porteurs, d’autant plus que souffle sur l’Europe le vent du communisme.

Ainsi, en France, jusqu’aux années 2000, les notions de nation, drapeau, d’histoire nationale, ainsi que les valeurs de travail, famille, patrie, etc. sont-elles dévalorisées, moquées et méprisées, synonymes de fascisme et d’extrême droite.
Durant cette période, la lâcheté aidant, chaque fait (des plus sérieux, comme l’Histoire nationale, aux plus anecdotiques, comme les défaites sportives) est, dans la population, autant d’occasions pour se dénigrer, se rabaisser, se repentir ; situation que nous pouvons comparer et à laquelle nous pouvons opposer le volontarisme patriotique actuel de l’État et les composantes organisées de la société.

Ainsi, jusqu’aux années 2000, les Français ne constituaient plus une collectivité autour des attributs nationaux, ou ces attributs ne permettaient plus de constituer une collectivité, ayant perdu de leur force originelle et de leur pureté.
Arborer, par exemple, le drapeau français, les couleurs nationales ou un tee-shirt avec le mot France était vu comme du racisme, un retour aux heures sombres. Corollairement aux répressions quant à l’affirmation de l’identité nationale, toute critique des minorités était devenue taboue.

Cependant, quoique rabaissés, dépréciés, il existait toujours ce désir nostalgique de refaire collectivité autour de ces attributs nationaux.
Il est un fait connu en psychologie collective, que la force ou l’impuissance de la collectivité joue un rôle prépondérant dans les névroses individuelles. Par ailleurs, les répressions d’ordre existentiel ont pour conséquences l’agressivité, le plus souvent l’auto-agressivité.

Ainsi, en France, particulièrement dans les années 1980-2000, avec l’incapacité des individus à constituer une collectivité, le nombre de maladies mentales, de prise de médicaments antidépresseurs, de suicide était le plus élevé d’Europe.
Dans les années qui ont suivi cette période de dépression et de décomposition de la collectivité, qui menaçait toute la constitution et l’ordre sociaux, une nouvelle forme d’organisation sociale est apparue en France et dans le monde occidental, où le corps social ne s’est plus constitué sur une supériorité nationale, mais de civilisation (synthèse des civilisations juive, grecque et chrétienne), dont le patriotisme français est un des porteurs.

C’est à ce moment que dans les médias et dans le monde intellectuel, des attaques contre l’esprit d’autocritique antipatriotique, contre l’esprit de minorité, contre l’esprit de repentance sont devenus dominants, c’est à ce moment encore que les drapeaux, le bleu-blanc-rouge, le mot France, les traditions, les valeurs nationales sont, lentement mais sûrement, réapparus dans l’espace public ou encore que les attaques et le mépris contre les minorités, particulièrement de culture musulmane ou plus généralement non-occidentales, sur les plateaux télévisés sont devenus la loi.

Il s’agissait d’une pression colossale qui s’est mise en route pour, d’une part, redorer le blason du patriotisme, de la majorité patriotique et, d’autre part, s’opposer à ce qui était perçu comme anti ou pas assez patriotique, pas assez Français et occidental, c’est-à-dire comme non-nous (ce nous qui peut être situé dans l’esprit du colonialisme du XIXe siècle).

Ainsi, en France, lentement mais sûrement, le pouvoir réel s’est orienté vers un système autoritaire, antidémocratique et patriotique-civilisationniste (croyance en une supériorité de la civilisation occidentale), dont nous voyons actuellement les effets sans en connaître nécessairement les causes.
En effet, en Occident, ces nouvelles formes de société et d’État ne sont plus démocratiques (une partie de la société en collaboration avec l’État ayant, de manière non-transparente, monopolisé le pouvoir), ne répondent plus au principe d’État de droit (la partie organisée de la société usant de manière illégale des prérogatives exclusives de l’État), ne sont plus, non plus, égalitaires (cette partie organisée s’attribuant des pouvoirs et des privilèges arbitraires sur les individus non-organisés de la société).

Le fonctionnement de ce système est comparable aux atomes dans une molécule. Chaque atome possède des compétences distinctives (le noyau, c’est-à-dire la collaboration de la société organisée avec l’État) et partage des compétences avec les autres atomes (les électrons, c’est-à-dire les compétences partagées inter-pays) de manière à former, par association, une molécule (le système).
En France, ce système autoritaire, opaque a ceci de différent avec l’extrême droite nationaliste, qu’il n’est pas ethniquement exclusif, intégrant ou s’entourant de gens des minorités visibles, et il n’est pas, non plus, isolationniste, comme l’est le nationalisme classique.

Néanmoins, et il ne faut pas être éminent prospectiviste pour voir que ce nationalisme classique sera intégré dans ce patriotisme-civilisationniste, lorsque ce premier aura accepté, d’une part, que le patriotisme français peut être porté par les minorités visibles, et, d’autre part, de participer aux projets néocolonialistes français et occidentaux qui se préparent, c’est-à-dire d’accepter l’alliance occidentale comme superstructure.

Comme nous l’avons dit, la France (et d’autres États occidentaux qui sont configurés pareillement) n’est plus un État démocratique, de droit et égalitaire, une partie de plus en plus importante de la population n’étant plus constituée d’individus-citoyens, mais configurée en groupe, en ordre militants-activistes.
C’est une nouvelle ère qui commence, ce sont les peuples eux-mêmes qu’on organise.

Dans une telle ère, au sein du système patriotique-civilisationniste français et occidental, vous n’avez plus comme interlocuteur un individu-citoyen d’un État, mais une composante d’un gigantesque système antidémocratique, hostile aux autres (particulièrement non-occidentaux) et néocolonialiste, mais qui se présente comme civil, gauchiste, voire internationaliste.

J’ai été moi-même la cible, sur le territoire français, des composantes locales et étrangères de ce système (États qui se cachent derrière des civils organisés) :
Privation de sommeil, surveillance physique et électronique, restrictions de liberté d’expression, de déplacement, menaces sur ma personne et ma famille, attaques électroniques, insultes raciales, interdiction d’exercer un emploi, violences dans l’espace public, privation de droits, etc.

Les causes de ce ressentiment opiniâtres, voire de cette haine, français à mon encontre sont, d’une part, mes origines turques et, d’autre part, mes connaissances du système néocolonialiste occidental (les Etats qui se cachent derrière, qui collaborent massivement avec les civils organisés).
Par ailleurs, il existe au sein du monde turc un mouvement de masse, un courant de pensée turcophobes, qui considère la turcophobie sous l’angle existentiel (ce groupe lie son existence à la suppression du fait turc considéré comme catégorie, caractère pernicieux), ce mouvement turcophobe et raciste, qui se dissimule sous des habits du gauchisme, étant le relais du système néocolonialiste occidental au sein du monde turc.

Mon cas (les violences dont j’ai été la cible pour des raisons de domination civilisationniste) est à lui seul très grave sur le plan démocratique et des droits de l’homme, mais ce qu’il y a de plus grave encore, ce sont les violences de masse néocolonialistes qu’il fait entrevoir et dont le système français est un des porteurs au sein du monde occidental.

Ilker Tekin


Lire également