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Revue de presse

REVUE DE PRESSE DU 31 JANVIER 2018

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 2016
REVUE DE PRESSE DU 31 JANVIER 2018

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

REVUE DE PRESSE DU 31 JANVIER 2018

Revue de presse du 31 janvier 2018
©Turquie-News 2018

Poursuite de l’opération "rameau d’olivier"

Depuis samedi 20 janvier, la Turquie mène une offensive dans l’enclave kurde d’Afrin suite au projet américain de constituer une force de sécurité de 30 000 combattants comprenant les forces démocratiques (arabo-kurdes) et le YPG (kurdes) qui est lié au PKK (reconnu organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Europe et la Turquie).

Dans sa deuxième semaine de l’opération, Ankara semble plus déterminée que jamais. La Turquie entend déloger le YPG d’Afrin, explique LE POINT. Elle envisage d’étendre sa zone de combat à Minbej. Recep Tayyip Erdoğan inflexible, lors d’un discours télévisé, a promis de "nettoyer " cette zone, indique RFI. Le journal régional LA DEPECHE DU MIDI met plutôt l’accent sur la visite du chef d’Etat turc, en veste de camouflage à la frontière syrienne, au QG de commandement de l’opération dans la province de Hatay en compagnie du chef de l’armée et du ministre de la Défense.
La Turquie « durcit le ton » affirme unanimement la presse francophone. Par ailleurs, comme nous l’avions évoqué dans la précédente revue de presse, elle porte un regard très critique sur la riposte turque car elle estime que le YPG, soutenu et armé par les Etats-Unis, a participé activement à la lutte contre l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak. L’hebdomadaire POLITIS insiste sur ce point. C’est une des raisons des frictions entre Ankara et Washington.

L’offensive turque dans l’enclave kurde met en avant les objectifs contradictoires des deux pays alliés au sein de l’Otan, pointe LA CROIX. Dans son opération, les militaires turcs s’appuient des miliciens de l’Armée syrienne libre (ASL) et d’anciens membres de groupes armés salafistes et djihadistes. Une fois la région "nettoyée", Erdoğan envisage d’installer des réfugiés syriens, vivant en Turquie pour l’instant, détaille le quotidien. Les américains de leur côté, ne sont pas rassurés du discours catégorique du dirigeant turc, c’est pourquoi dans un entretien téléphonique, Trump a exigé de son homologue turc de "réduire et limiter ses actions militaires", signale LE POINT. Toutefois, les autorités américaines auraient promis de cesser d’approvisionner en armes le YPG, précise L’EXPRESS.

L’engagement d’Erdoğan "de marcher sur Idlib" a également suscité l’inquiétude des russes révèle LE MONDE. Bien que les deux pays soient sur un terrain d’entente, Moscou soutient le régime de Damas et Ankara favorise la rébellion anti-Assad, rappelle le journal.

L’Otan sort de son silence, jeudi 25 janvier, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan considère que la Turquie a le "droit de se défendre" mais "de manière proportionnée et mesurée", rapporte FRANCE 24.

L’Allemagne craint que le conflit s’exporte sur son territoire avec les minorités turque et kurde, c’est pourquoi, explique LE MONDE, elle suspend la modernisation prévue des 354 chars acquis par Ankara.

Du côté Kurde, Othmane al-Cheikh Issa, co-président du Conseil exécutif du canton d’Afrin estime que "L’Etat syrien (...), avec tous les moyens qu’il a, devrait faire face à cette agression et déclarer qu’il ne permettra pas aux avions turcs de survoler l’espace aérien syrien", peut-on entendre sur EUROPE 1. « En raison de la situation à Afrin », les Kurdes ont aussi fait savoir qu’ils allaient boycotter la réunion de paix à Sotchi en Russie, à l’initiative de Moscou et Téhéran, informe LA CROIX. LE FIGARO, quant à lui, a interviewé, Eldar Khalil, dirigeant influent du YPG. De passage à Paris dans le cadre d’une tournée européenne, ce dernier s’est également entretenu avec l’ancien président François Hollande et a demandé l’intervention de Damas contre la Turquie. Il soutient que sans l’appui du YPG, la coalition contre Daesh n’aurait pas été efficace. Ce haut responsable accuse aussi la Turquie de mener des frappes contre « des civils, des écoles et des hôpitaux », ce que dément Ankara. L’ONU informe que quelques 5 000 personnes ont été déplacées par l’offensive turque souligne FRANCE 24. Depuis le début des combats, la chaine fait état de plus de 100 morts (20 du côté turc).

Manifestations kurdes

La presse évoque les manifestions à travers l’Europe de nombreux Kurdes pour protester contre l’offensive turque en Syrie. LE PARISIEN souligne qu’en France, les rassemblements se sont déroulés plutôt dans le calme alors qu’en Allemagne, ils étaient plus nombreux et plus agités. A Cologne, la police a dû disperser les manifestants en raison de nombreux symboles du PKK, interdits dans le pays, explique le journal. Berlin redoute une importation du conflit dans le pays ajoute LE POINT. L’Allemagne compte 1 million de Kurdes et 3 millions de Turcs ou d’origine turque. L’hebdomadaire rend également compte d’actes de vandalisme contre des mosquées turques. RADIO CANADA informe que des dizaines de personnes d’origine kurde ont manifesté à Calgary et Edmonton.

La contestation a un prix

Le président turc avait prévenu, il est interdit de protester sur les réseaux sociaux ou dans la rue contre l’opération "rameau d’olivier".
Des médecins turcs ont payé les frais de cette mesure. Huit responsables de l’Union des médecins de Turquie ont été arrêtés à la suite de critiques implicites exprimées contre l’offensive turque en cours dans l’enclave kurde syrienne d’Afrin apprend-t-on dans LE MONDE. Le parquet d’Ankara a annoncé lundi avoir ouvert une enquête à la suite d’une plainte déposée par le ministère de l’intérieur contre l’association pour avoir publié un communiqué critiquant implicitement l’offensive en disant qu’elle posait « un problème de santé publique ». L’ORIENT LE JOUR ajoute que selon le journal turc Hurriyet, les membres du comité central du TTB sont soupçonnés de "légitimer les actions d’une organisation terroriste" et "de faire l’éloge des crimes et de criminels" et "d’incitation à la haine ".

Par ailleurs, les autorités turques ont arrêté plus de 300 personnes soupçonnées d’avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l’offensive à Afrin, signale LE FIGARO. Le ministère de l’Intérieur a annoncé dans un communiqué que ces personnes ont été placées en garde à vue. Human Rights Watch dénonce une "intolérance pour la critique" des autorités turques.

Intimidations sur des journalistes turcs en Belgique ?

Des journaux belges, LA LIBRE BELGIQUE et le site d’info 7 SUR 7 s’intéressent à l’affaire de journalistes turcs qui auraient reçu des menaces de l’ambassade de Turquie à Bruxelles en juillet et septembre 2016. Mete Özturk, ex-rédacteur en chef du journal Zaman Vandaag, aurait été victime d’intimidation et de menaces via les réseaux sociaux et qualifié de terroriste ayant participé au coup d’Etat manqué en Turquie en juillet 2016. Selon la police, les menaces auraient été envoyées depuis un ordinateur de l’ambassade. Cependant, le présumé coupable aurait l’immunité. L’ambassade turque rejette les accusations en répondant ”Parmi nos employés il n’y a pas une personne qui s’appelle Selim G. En 2016 nous n’avions pas non plus un employé de ce nom. Par conséquent nous ne sommes pas au courant de la plainte qui a été déposée contre cette personne".

Fin de grève de la faim des enseignants turcs

Après 324 jours, Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont annoncé vendredi qu’ils mettaient un terme à leur grève de la faim partielle entamée il y a près d’un an pour protester contre leur limogeage dans le cadre des purges lancées après le putsch manqué. ARTE décrit l’état physique des figures emblématiques de la résistance turque. Ils sont accusés par le pouvoir d’appartenir au DHKP-C, un groupuscule d’extrême gauche classé terroriste. L’ORIENT LE JOUR souligne que Nuriye Gülmen, 35 ans, a été condamnée le mois dernier à plus de six ans de prison en première instance, mais a été remise en liberté conditionnelle dans l’attente de son procès en appel. Les charges pesant contre Semih Özakça, 28 ans, ont été abandonnées en octobre dernier.

Oya Baydar, une écrivaine turque appréciée en France

A l’occasion de la sortie de son dernier roman "Dialogue sous les remparts", Oya Baydar est reçue par FRANCE CULTURE. Ancienne militante, la sociologue, journaliste et écrivaine explique que l’idée d’écrire lui est apparue suite à un séjour à Diyarbakir.
Son ouvrage, dont l’approche est universaliste affirme-elle, traduit la rencontre entre deux mondes opposés, deux cultures qui tentent de se comprendre. Ainsi, l’échange entre deux femmes, l’une Turque et l’autre Kurde, permet de découvrir deux camps opposés. Les antagonistes cherchent malgré tout à dépasser leurs préjugés. "La Kurde voit le Turc à travers moi, cette oppression que j’incarne et moi, je vois la Kurde comme un étranger qui veut séparer le pays ", déclaration qui résume la vision que peuvent avoir les deux entités.

L’intellectuelle turque évoque également ses combats politiques et littéraires. Oya Baydar décrit une Turquie actuelle où il n’y a plus de droits et plus de lois et déplore la situation incertaine ; "on ne sait pas ce qu’il adviendra demain", se désole-t-elle. Malgré une vision pessimiste, l’ancienne militante entend garder espoir, elle déclare croire toujours en l’utopie socialiste.

SOURCES :

Opération "rameau d’olivier"

manifestations kurdes

Critiques interdites

Journalistes menacés

Oya Baydar

Enseignants turcs


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