Communiqué de presse : Dans le cadre de la 8e édition du festival de films d’auteur et d’art de la Grande Europe L’Europe autour de l’Europe, le Cercle Européen d’Azerbaïdjan (The European Azerbaijan Society – TEAS), a organisé une projection du film The Waiting, un documentaire sur les personnes déplacées dans leur propre pays, le jeudi 11 avril 2013 au cinéma L’Entrepôt. Des cinéphiles mais aussi des historiens et parlementaires, dont le Député Thierry Mariani, Président du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan à l’Assemblée nationale, ont assisté à la projection de ce film réalisé par Lucy Bailey et Andrew Thompson, deux réalisateurs britanniques.
Dans son discours d’ouverture, Eliza Pieter, Directrice du bureau TEAS France, a félicité les organisateurs du Festival pour cette belle initiative et souligné l’importance de ce type d’événement pour la promotion de la culture européenne dans toute sa diversité. Elle a également rappelé au public présent le sort tragique des personnes déplacées internes en Azerbaïdjan qui ont été contraintes de fuir leurs terres et leurs maisons suite au conflit du Haut-Karabakh et qui attendent toujours à ce jour une résolution du conflit. Elle a ensuite présenté Chingiz Abdullayev, Producteur délégué du film, venu spécialement assister à cet événement. M. Abdullayev est aussi écrivain Secrétaire de l’Union des Écrivains azerbaïdjanais et président du club PEN.
The Waiting retrace l’histoire des personnes déplacées en Azerbaïdjan (que l’on appelle communément les IDPs – Internal Displaced Persons), qui ont été obligées de quitter leurs maisons suite au conflit qui a éclaté à la fin des années 1980, entre ce qu’était alors les républiques soviétiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan. En effet, suite à ce conflit, qui a causé la mort de plusieurs milliers de personnes, près de 600 000 personnes, soit 6,7 % de la population totale de l’Azerbaïdjan, sont devenues « réfugiées » au sein même de leur pays. Ainsi, aujourd’hui l’Azerbaïdjan est l’un des pays du monde qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées par habitant. Avec un processus de paix au point d’arrêt et la peur constante de la reprise de la guerre, The Waiting est un portrait vivant et convaincant de ceux dont l’espoir d’un jour rentrer chez eux fait vivre.
Irena Bilic, Directrice du Festival, a ouvert le débat suite à la projection en disant : « Il est important de faire découvrir des films dans lesquels leurs auteurs cherchent à présenter des réalités complexes par une expression artistique. » Chingiz Abdullayev a ensuite ajouté : « Dans le monde entier, plusieurs millions de personnes sont déplacées dans leur propre pays. Certes, nous voyons souvent des articles et des films sur les réfugiés, mais moins d’attention est accordée aux personnes déplacées internes dont les conditions de vie peuvent parfois être extrêmes. Avec ce film, j’ai voulu mettre la lumière sur la situation des IDPs en Azerbaïdjan, qui est particulièrement critique car aucune perspective de retour chez eux ne peut leur être donnée dès lors que le conflit n’est pas résolu ». Il a également remercié les organisateurs de l’événement et exprimé son souhait de voir ce film présenté dans d’autres festivals. Pendant le débat qui a suivi, il a échangé avec le public et répondu aux questions portant sur la genèse du film, le choix des réalisateurs, la situation actuelle des IDPs en Azerbaïdjan.
La soirée s’est suivie par un cocktail pendant lequel Chingiz Abdullayev a également dédicacé ses livres.
Pour plus d’information sur le film : www.thewaitingfilm.com/fr
Pour voir la bande annonce du documentaire "The Waiting" : http://www.thewaitingfilm.com/fr
Haut-Karabagh
Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan occupée par l’armée arménienne depuis le début des années 1990. L’invasion arménienne s’est soldée par de violents massacres de civils azérbaïdjanais. Par la suite, l’Arménie a appliqué une politique de purification ethnique en déportant la totalité des survivants azérbaïdjanais de leurs terres.
Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azerbaïdjanais vivent dans des conditions précaires en attendant de pouvoir éventuellement récupérer leur biens spoliés par l’Etat arménien.
Les terres et maison abandonnées sont "offertes" par l’Etat arménien aux colons (des volontaires ou bien d’anciens prisonniers) installés pour peupler artificiellement les territoires occupés.
Un nombre croissant de pays, d’Etats, de collectivités ou d’instances internationales condamnent les massacres, reconnaissent leur caractère génocidaire ou les qualifient de crime contre l’humanité. De plus en plus de voix demandant à l’Arménie de faire son travail de mémoire et de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement (comme stipulé par plusieurs condamnations de l’ONU).
Les organisations nationalistes arméniennes nient les massacres et la déportation du million d’Azerbaïdjanais et se servent de leurs officines en Europe ou en Amérique pour faire pression sur les instances politiques afin de bloquer la résolution du conflit. Certaines campagnes arméniennes, notamment en France ou aux Etats-Unis, vont jusqu’à inverser les rôles et présenter les Azerbaïdjanais comme les agresseurs.
A l’origine peuplé de 150 000 habitants, entre Arménie et Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne comprend aujourd’hui plus que des colons arméniens. 30.000 Azerbaïdjanais ont été massacrés, deux millions d’entre eux ont été déportés du HK et des sept régions d’Azerbaïdjan attenantes, prises par les troupes arméniennes lors de l’invasion.
Voir également :
Imprescriptible, base documentaire sur le Génocide des Azérbaïdjanais
Nettoyage ethnique, liens sur les purifications ethniques contre le peuple Azerbaïdjanais (1991-1994 et 1918-1920) par les Arméniens