"Les négociations d’adhésion continuent évidemment avec la Turquie mais c’est un processus dont l’aboutissement est ouvert", c’est-à-dire qui ne se soldera pas automatiquement par une adhésion pleine, a indiqué Mme Merkel au quotidien Hürriyet publié mercredi.
Mme Merkel doit effectuer les 29 et 30 mars une visite en Turquie lors de laquelle elle devrait réitérer ses réserves à une adhésion pleine de la Turquie.
"Ma position sur un partenariat privilégié est la même", a-t-elle dit à Hürriyet, expliquant que les rapports entre la Turquie et l’UE "sont interconnectés d’une manière institutionnelle" et qu’un partenariat privilégié entre les deux parties assurerait des liens encore plus étroits que ceux actuels.
Sur les 35 chapitres thématiques de l’acquis communautaire qu’un pays candidat se doit de respecter pour entrer dans le bloc européen, "la Turquie pourra en négocier 27 ou 28" pour assurer un partenariat spécial avec l’Union, a-t-elle dit au quotidien Milliyet.
La Turquie qui refuse l’idée d’un partenariat spécial avec l’UE, soutenue également par le président français Nicolas Sarkozy, a ouvert 12 des 35 chapitres de l’acquis communautaire depuis 2005.
"Aucune autre option que celle d’une adhésion pleine n’existe pas pour la Turquie", a réaffirmé mercredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Burak Özügergin, interrogé lors d’un point de presse sur les propos de Mme Merkel.
La Turquie attend de l’Allemagne de "continuer de respecter le principe de Pacta sunt servanda" (les conventions doivent être respectées, ndlr) concernant la candidature de la Turquie, a ajouté le diplomate.
Les discussions d’adhésion de la Turquie sont rendues difficiles notamment par la non-reconnaissance par Ankara de la république de Chypre, membre de l’UE. Sur ce point, Mme Merkel a indiqué qu’elle demanderait aux dirigeants turcs d’autoriser les navires et les avions chypriotes à accéder aux ports et aéroports turcs, raison pour laquelle huit chapitres d’adhésion sont gelés depuis décembre 2006.
La Turquie a signé en 2005 un protocole la contraignant à étendre aux nouveaux membres de l’UE les bénéfices de l’Union douanière la liant au bloc européen. Elle refuse cependant d’appliquer ce document à la république de Chypre [1] tant qu’un accord global sur la question chypriote ne sera pas trouvé.
Source AFP