Transféré de Galatasaray cet été, l’ancienne star du football turc, Arda Turan, n’a pas attendu trop longtemps avant de prouver son talent sous le maillot de l’Atletico.
Ce jeudi, le Stade Rennais de Frédéric Antonetti se rend à Madrid pour y affronter l’Atletico en Ligue Europa. Pour ce match, au parfum de la Ligue des Champions, l’équipe bretonne devra se méfier du collectif des Rojiblancos, mais aussi et surtout de ses individualités. On peut penser, bien sûr, à Radamel Falcao, le redoutable buteur colombien, ou encore à Arda Turan, le milieu de terrain offensif de l’équipe. Débarqué en aout dernier de Galatasaray (contre une somme de 9M€), cet international turc n’a pas attendu trop longtemps avant de faire étalage de ses qualités. Les fidèles de l’enceinte de Vicente Calderon l’ont, d’ailleurs, déjà adopté et ce n’est que logique au regard de ce que ce talentueux élément incarne comme promesses.
A l’Atletico pour oublier sa triste fin avec le Gala
A 24 ans, Arda Turan est en pleine force de l’âge. Il en est actuellement à sa toute première expérience dans un championnat étranger. Néanmoins, ceux qui suivent avec attention le championnat turc le connaissent depuis une demi-douzaine d’années. Depuis 2005, saison durant laquelle il avait fait ses débuts chez les pros à seulement 17 ans, ce natif d’Istanbul a continuellement fait parler de lui, en accomplissant des exploits sous le maillot de son club chéri, le Galatasaray d’Istanbul. En 127 matches joués avec les Sang et Or, il a inscrit un total de 27 buts, et a aussi ébloui l’assistance par son charisme et son volume de jeu. Des vertus importantes, sous lesquelles Grégorio Manzano, le coach de l’Atletico, est naturellement tombé sous le charme :"C’est un joueur d’une grande qualité technique avec une très bonne frappe. Il a du caractère et une bonne vision de jeu et une bonne personnalité."
Manzano aurait certainement préféré disposer bien plus tôt d’un joueur de ce calibre. La réciproque est également vraie. Arda aurait, lui aussi, aimé découvrir la Liga un peu avant. Parce que les opportunités ne manquaient pas (il fut dans le viseur du Real), mais aussi parce qu’il a assurément fait la saison de top avec le Gala. En effet, sa dernière année sur les bords du Bosphore n’a pas été très réjouissante. Outre une blessure à l’aine qui l’a éloigné des terrains pendant plusieurs mois, il a aussi dû subir des critiques de la presse et des supporters assez injustifiées. Alors que son équipe rentrait dans le rang et accumulait les faux-pas, il fut, en tant que capitaine, constamment pris comme bouc-émissaire. La goute qui a fait déborder le vase est survenue un soir d’avril 2010, lorsque, pendant un match contre Diyarbakırspor, il fut remplacé dès l’heure du jeu par son coach pour ensuite se faire siffler par tout le stade.
Figo : « La Turquie a de très grands talents et Arda Turan est mon préféré »
Comme tout surdoué, Arda est donc passé par des moments difficiles. Il y avait même une période où les médias turcs lui reprochaient d’avoir trop de rapports sexuels qui empêchaient son rétablissement d’une blessure. Néanmoins, l’intéressé a su ne pas se laisser abattre par les critiques. Quant tout allait mal avec son club, il trouvait le moyen de se ressourcer auprès de sa sélection. Durant les éliminatoires de l’Euro 2012, il a d’ailleurs inscrit deux buts d’une grande importance lors des matches contre l’Autriche et le Kazakhstan. Il n’en fallait pas plus pour qu’il retrouve son crédit et pour que la presse de son pays l’applaudisse de nouveau. « Pour nous, il demeure malgré tout, le plus grand joueur que la Turquie ait engendré durant ces dix dernières années » nous a déclaré un rédacteur de Goal.com Turc. Un éloge qui se passe de tout commentaire. On n’intègre certainement pas par hasard un club où figurent Hakan Sukur, Sergen Yalcin, Bulent Korkmaz ou encore Oguz Cetin.
Après avoir tout connu dans son pays, Arda Turan va donc essayer de se faire un nom sous le soleil espagnol. Aussi brillant soit-il, il sait que cette mission ne sera pas facile. A l’exception peut-être de Nihat Kahveçi (ex Sociedad et Villarreal), aucun de ses compatriotes ne s’y est vraiment illustré. Cela dit, au vu de ses débuts, on ne peut qu’être confiant pour lui. Avec le maillot numéro 11 sur le dos, il a réalisé de très bons premiers pas, matérialisés notamment par deux passes décisives en 5 matches joués. Pour les spécialistes de l’Atletico, il a tout pour faire oublier le Portugais Simao Sabrosa, le précédent ailier gauche de l’équipe. C’est aussi l’avis d’un certain Luis Figo, ex Ballon d’Or. « Le football turc possède aujourd’hui de très grands talents et Arda Turan est mon préféré » a-t-il déclaré récemment. Un autre compliment qui a de quoi rendre fier le joueur, et aussi inquiéter ses futurs adversaires, à commencer par le Stade Rennais.
Source : Goal