D’après une étude menée par le centre de recherche américain Pew, le nouvel homme malade de l’Europe est l’Union européenne.

L’effort mené au cours du dernier demi-siècle pour créer une Europe plus unie est aujourd’hui la principale victime de la crise de l’euro, écrit Pew dans cette étude intitulée « Le nouvel homme malade de l’Europe : l’Union européenne ». Le projet européen est aujourd’hui discrédité dans une bonne partie de l’Europe.

Le soutien à l’UE et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, particulièrement en France, révèle cette étude.

Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% d’opinions favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points. La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41%).

Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement d’un point en Italie (58%).

Le phénomène est identique pour le soutien à l’intégration économique, dont Pew rappelle qu’elle a été à l’origine de la construction européenne. Le soutien, déjà faible, enregistre une nouvelle baisse sur un an, de 34% à 28% (-6).

La divergence est frappante entre la France et l’Allemagne, les deux moteurs traditionnels de l’UE. 91% des Français pensent que l’économie va mal, alors que 75% des Allemands jugent qu’elle va bien, 77% des Français estiment que l’intégration économique a affaibli l’économie (+14) alors que 54% des Allemands considèrent qu’elle l’a renforcée, 67% des Français désapprouvent la façon dont François Hollande gère la crise, alors que 74% des Allemands jugent favorablement le travail d’Angela Merkel, leader de très loin la plus populaire d’Europe.

Cette étude a été menée au mois de mars auprès de 7.646 personnes dans huit pays de l’UE (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Grèce, Pologne et République tchèque).