La municipalité belge de Gand a supprimé l’interdiction du port du voile islamique instaurée pour ses employés municipaux en 2007.

Plus de 10 000 Gantois ont signé une pétition pour la fin de l’interdiction de signes extérieurs d’appartenance philosophique pour les employés de la ville. Une pétition qui a ouvert la voie au vote au conseil communal.

La suppression de cette mesure, réclamée par un collectif qui a recueilli plus de 10.000 signatures, a été votée tard lundi soir, au terme de quatre heures de débat, par 29 des 51 conseillers communaux.

« C’est un tournant historique pour les minorités ethniques et culturelles », a commenté Naïma Charkaoui, directrice du Forum des minorités, à l’origine de la pétition. « Les populations immigrées commencent à avoir un poids politique », a-t-elle ajouté.

Les partenaires de majorité sp.a et Groen étaient pour la fin de l’interdiction tandis que leur allié Open VLD (tout comme l’opposition N-VA et Vlaams Belang) était favorable à un maintien de cette norme. « C’est un pas en arrière », a estimé l’Open VLD Mick Daman. « C’est un jour noir pour notre ville », a-t-il estimé.

Deux Gantoises de confession musulmane se sont exprimées pendant un quart d’heure en prélude aux débats. Elles ont notamment appelé Gand à assumer un rôle d’exemple et de se saisir du titre de « ville la plus progressiste de Flandre ». La chef de file de la N-VA locale, Isabelle De Clercq, a, elle, martelé le principe de neutralité. « L’autorité publique est l’espace neutre par excellence que nous partageons tous et nous devons faire en sorte que cela reste comme cela », a-t-elle fait valoir.

En vigueur depuis novembre 2007, l’interdiction du port de tout signe religieux ou politique s’appliquait aux employés municipaux au contact avec la population.

Elle avait été votée par l’ancienne majorité municipale de droite. Le maire actuel, Daniel Termont, soutenu par le Parti socialiste et les écologistes, s’est réjoui de son annulation.