Les députés ont attaqué la gestion du plan de sauvetage de Chypre à l’occasion d’un débat mercredi matin, blâmant l’Eurogroupe pour sa communication déplorable, la Commission européenne pour ne pas avoir défendu les épargnants, et les politiciens pour leur politique de deux poids, deux mesures.
Réactions de la Commission européenne
Ouvrant le débat, le Commissaire aux affaires économiques et monétaires Olli Rehn a déclaré que la Commission aurait souhaité des ajustements plus progressifs pour Chypre, mais cela n’a pas été possible étant donné que les Etats membres ne s’engageaient qu’à hauteur de 10 milliards d’euros. Il a poursuivi en appelant à cesser de se rejeter la faute les uns sur les autres.
Feu de critiques
Le député démocrate chrétien français Jean-Paul Gauzès a déclaré que la communication déplorable de l’Eurogroupe était au cœur du fiasco. Il a également reproché aux institutions européennes leur manque de vigilance, et aux banques chypriotes leurs prises de risques insensées.
Le député autrichien et président des socialistes Hannes Swoboda a critiqué le Conseil, et en particulier l’Allemagne, pour sa conduite presque "colonialiste", appelant la Commission européenne à démanteler la Troïka.
Le député tchèque Jan Zahradil du groupe des conservateurs et réformistes a estimé que le véritable problème allait au-delà de Chypre. "Chypre a été utilisée comme prétexte pour attaquer la souveraineté nationale en matière de fiscalité", a-t-il déclaré.
Nigel Farage, député britannique du groupe Europe libertés démocratie, a accusé la Commission européenne de comportement criminel, dépouillant les citoyens pour renflouer l’euro. "Personne ne fait confiance à l’euro", a-t-il conclu.
Le député chypriote de la gauche unitaire Takis Hadjigeorgiou a accusé le groupe politique des démocrates chrétiens d’appliquer deux poids deux mesures, soutenant la cause chypriote au sein du Parlement européen mais pas au sein de l’Eurogroupe. Il a également critiqué le Conseil pour avoir imposé à Chypre des mesures qu’il n’aurait jamais appliquées à de plus grands pays.
Besoin de réponses
Le chef des démocrates libéraux, le député belge Guy Verhofstadt, a affirmé qu’il était essentiel de découvrir ce qui avait cloché exactement, ajoutant que la Banque centrale européenne, la Troïka et le Président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem devaient répondre à des questions difficiles. "Si ces réponses tardaient à venir, le Parlement européen devrait alors mettre en place une commission d’enquête", a-t-il ajouté.
Solutions possibles
Daniel Cohn-Bendit, député français et co-président des verts, a estimé que la véritable solution pour Chypre serait de réunifier l’île, pour stimuler la croissance et attirer les investissements.
Laurence Stassen, députée néerlandaise non-inscrite, considère pour sa part que la seule solution pour Chypre serait de quitter la zone euro, ajoutant que les Pays-Bas ne devraient pas contribuer davantage au sauvetage.
source : Parlement européen