La Grèce a indiqué mercredi vouloir ranimer la procédure, devenue selon elle "virtuelle", d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, via la tenue d’ici à l’automne d’un sommet Turquie-UE. "Nous voulons une procédure d’adhésion qui soit réelle et non virtuelle", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Grigoris Delavekouras, jugeant qu’en pratique les négociations étaient actuellement "quasi gelées", ce qui selon lui "sape la crédibilité de l’Union". L’organisation "en juin ou cet automne" d’un sommet Turquie-UE permettrait, via un "dialogue clair et sincère" des parties, de "redonner de l’élan" au rapprochement, a-t-il estimé lors d’un point de presse.
L’objectif, a-t-il expliqué, serait que la Turquie réitère ses engagements à remplir ses obligations, en accélérant ses réformes internes et en reconnaissant Chypre, en échange d’une "claire réaffirmation de sa perspective d’une pleine et entière adhésion". Grigoris Delavekouras a indiqué que le ministre, Dimitris Droutsas, allait s’entretenir de cette proposition avec la prochaine présidence hongroise de l’UE, lors d’un voyage prévu fin novembre à Budapest.
La candidature turque marque le pas ces derniers mois, avec le blocage de 18 des 35 chapitres thématiques de négociations, soit du fait du refus turc de reconnaître la République de Chypre, membre de l’UE, soit en conséquence de l’opposition, notamment française et allemande, à la perspective d’une adhésion pleine et entière pour le pays. La Grèce fait au contraire partie des fervents partisans d’une intégration turque, y voyant la garantie d’un voisinage apaisé.
Soure : Le Point