L’imam de la mosquée de Bordeaux réagit à la nouvelle manière de déterminer le début du ramadan.
Le ramadan commencera le 9 juillet et se terminera le 8 août par la fête de l’Aïd-el-Fitr, selon une résolution du Conseil français du culte musulman (CFCM) présentée hier à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.
Pour la première fois, l’instance représentative des musulmans de France a utilisé des calculs astronomiques pour déterminer à l’avance les dates du ramadan. Auparavant, elle se fondait sur l’observation de la Lune et communiquait la date à la veille de l’événement. Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, réagit à cette annonce. Il est le tenant d’un islam moderne, et membre de l’Association des musulmans de la Gironde (AMG), affiliée à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
L’utilisation de calculs astronomiques pour déterminer les dates du ramadan (1) est-elle, à vos yeux, une évolution positive ?
J’ai envie de dire : « Enfin ! » C’est une révolution copernicienne ! Il aura fallu attendre le XXIe siècle pour parvenir à ça. En fondant nos dates du ramadan sur la simple observation du croissant de lune, nous avons donné une image ridicule de notre religion. Surtout quand on sait le rôle de l’astronomie dans notre culture. En Turquie, le choix des dates du ramadan se fait selon les calculs depuis Atatürk [Premier président de la Turquie, de 1923 à 1938]. Nous ne sommes plus au désert…
Pourquoi a-t-il donc fallu attendre autant ?
La bêtise n’a pas d’explication. Cela donnait de notre religion une perception antédiluvienne vraiment inutile. Personnellement, c’est un vrai soulagement, voilà plus de vingt ans que je le demande. Nous attendions cela. C’est une bonne nouvelle pour les musulmans de France. Car il est vrai que nous vivons dans une société très rythmée, notamment par le travail. Nous entrons enfin dans l’ordre organisationnel occidental. Avec cette affaire, nous entretenions un suspense totalement inutile. Et qui pouvait même handicaper les pratiquants dans la vie en société.
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