l’Ex-chef mafieux Sedat Peker accuse à nouveau l’entourage d’Erdogan sur Youtube
Avec RFI
En Turquie, un chef mafieux passé par la prison continue de tenir le pays en haleine avec ses vidéos publiées depuis le début du mois sur sa chaîne YouTube. En fuite à l’étranger, Sedat Peker accuse des représentants de l’État turc d’être impliqués dans divers crimes.
Il en est déjà à sa septième vidéo, mais Sedat Peker laisse entendre qu’il entre à peine dans le vif du sujet. Dans ce nouvel « épisode » diffusé sur sa chaîne YouTube, et vu en quelques heures par plus de trois millions de personnes, le chef mafieux turc en exil prend une nouvelle fois à partie le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu.
Mais c’est cette fois-ci contre le fils d’un ancien Premier ministre de Recep Tayyip Erdogan qu’il formule les accusations les plus graves. Sedat Peker affirme qu’Erkan Yildirim, fils de Binali Yildirim, est impliqué dans un trafic international de cocaïne qui l’aurait amené, à deux reprises au début de l’année, à se rendre au Venezuela.
Les allégations de ce « parrain », qui étaient déjà embarrassantes pour Ankara lorsqu’elles mettaient le doigt sur les luttes de pouvoir au sein de l’État turc et sur ses relations troubles avec le crime organisé, risquent de le devenir encore plus à mesure qu’elles prennent une dimension internationale.
Sedat Peker suggère notamment qu’il pourrait parler de la Syrie dans une prochaine vidéo. Jusqu’ici, l’homme continue d’épargner le président Recep Tayyip Erdogan, qu’il qualifie avec respect de « abi », c’est-à-dire « grand frère ». Pour la première fois, cependant, il l’appelle à ne plus demeurer silencieux face à ces accusations.
Avant sa fuite, et malgré son passé judiciaire chargé, Sedat Peker, qui était et reste un grand admirateur de Recep Tayyip Erdogan, a organisé pendant des années des meetings en faveur du dirigeant turc. Il a été photographié avec lui, a reçu des récompenses « d’homme d’affaires de l’année » de la part de médias et d’ONG proches du pouvoir. Ses accusations provoquent en tout cas des scandales au sein de la classe politique turque.