Selon un fonctionnaire du gouvernement à Erevan, les Syriens d’origine arménienne réfugiés en Arménie seraient environ 10 000 dans le pays.

Lusine Stepanian, représentante du ministère arménien de la Diaspora, chargé de coordonner les actions des officines arméniennes de l’étranger, a déclaré que ce chiffre correspond à la dernière estimation officielle. L’année dernière, ils étaient environ 6000 Syriens arrivés en Arménie après de violents combats dans le pays. Selon le gouvernement arménien, la plupart des Arméniens syriens vivent "dans des appartements loués à Erevan" mais des observateurs sur place confirment que les réfugiés n’ont souvent pas d’autre choix que de s’installer au Haut-Karabagh (territoire de l’Azerbaïdjan sous occupation arménienne) s’ils espèrent être aidés dans leurs démarches.

Le gouvernement arménien a pris une série de mesures afin d’utiliser les Arméniens de Syrie pour renforcer la colonisation du Haut-Karabagh. Le président Serge Sarkissian avait déclaré en mai que le gouvernement continuerait à faire de son mieux pour les soutenir. Officiellement, aucune aide économique n’est prévue pour les réfugiés cependant l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB), officine Dachnak proche du gouvernement, aide des centaines d’Arméniens de Syrie à se reloger. Les responsables du bureau d’Erevan de l’UGAB avaient annoncé l’année dernière avoir fourni entre 40.000 et 60.000 drams (100-150 $) pour aider financièrement les familles arméniennes de Syrie.

Environ 600 familles arméniennes syriennes souhaitent acheter des appartements grâce au soutien de l’Etat. Selon Stepanian, les futurs propriétaires devront payer la moitié du prix des appartements.

Haut-Karabagh

Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan occupée par l’armée arménienne depuis le début des années 1990. L’invasion arménienne s’est soldée par de violents massacres de civils azérbaïdjanais. Par la suite, l’Arménie a appliqué une politique de purification ethnique en déportant la totalité des survivants azérbaïdjanais de leurs terres.

Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azerbaïdjanais vivent dans des
conditions précaires en attendant de pouvoir éventuellement récupérer leur
biens spoliés par l’Etat arménien.

Les terres et maison abandonnées sont "offertes" par l’Etat arménien aux colons (des volontaires ou bien d’anciens prisonniers) installés pour peupler artificiellement les territoires occupés.

Un nombre croissant de pays, d’Etats, de collectivités ou d’instances internationales condamnent les massacres, reconnaissent leur caractère génocidaire ou les qualifient de crime contre l’humanité. De plus en plus de voix demandant à l’Arménie de faire son travail de mémoire et de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement (comme stipulé par plusieurs condamnations de l’ONU).

Les organisations nationalistes arméniennes nient les massacres et la déportation du million d’Azerbaïdjanais et se servent de leurs officines en Europe ou en Amérique pour faire pression sur les instances politiques afin de bloquer la résolution du conflit. Certaines campagnes arméniennes, notamment en France ou aux Etats-Unis, vont jusqu’à inverser les rôles et présenter les Azerbaïdjanais comme les agresseurs.

A l’origine peuplé de 150 000 habitants, entre Arménie et Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne comprend aujourd’hui plus que des colons arméniens. 30.000 Azerbaïdjanais ont été massacrés, deux millions d’entre eux ont été déportés du HK et des sept régions d’Azerbaïdjan attenantes, prises par les troupes arméniennes lors de l’invasion.

Voir également :
 Imprescriptible, base documentaire sur le Génocide des Azérbaïdjanais
 Nettoyage ethnique, liens sur les purifications ethniques contre le peuple Azerbaïdjanais (1991-1994 et 1918-1920) par les Arméniens