de Katinka Barysch du Centre for European Reform (CER)
Katinka Barysch, directrice adjointe du think-tank basé à Londres, analyse les conséquences de la construction du leadership régional turc sur ses relations avec ses voisins, particulièrement l’Union européenne.
L’adhésion de la Turquie à l’UE est-elle compatible avec le maintien de son leadership régional ?
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Encore isolée il y a peu, la Turquie a su construire en quelques années des liens solides avec son voisinage, multipliant les initiatives économiques et diplomatiques en vue de devenir un acteur incontournable, et un médiateur dans une région secouée par bon nombre de conflits frontaliers.
Pour Katinka Barysch, auteur de cette étude, l’extrême lenteur des négociations d’adhésion menées par l’Union européenne contraste singulièrement avec le dynamisme actuel de la politique étrangère turque, ouverte sur le Caucase, le Moyen-Orient et l’Asie centrale.
Le nouveau leadership d’Ankara dans la région constituerait, selon les dirigeants turcs, une valeur ajoutée réelle pour l’Union européenne. Mais les responsables européens ne voient pas forcément ce nouveau rapport de force d’un bon œil, accusant la Turquie de se détourner peu à peu des pays occidentaux, avec lesquels elle entretient pourtant des liens traditionnellement forts, au profit d’une politique étrangère qualifiée de « néo-ottomane » ou « islamiste ».
Une alternative jugée simpliste par l’auteur, qui réfute l’idée d’un choix opéré consciemment entre l’est et l’ouest. Elle appelle de ses vœux le renouveau des relations entre la Turquie et l’UE, qui aborde trop souvent Ankara uniquement sous le prisme de l’adhésion, et plaide en faveur de l’établissement d’un dialogue régulier entre le nouveau Haut représentant européen, Catherine Ashton, et le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.
Du côté turc, la volonté d’intégrer l’UE est bien réelle, et n’est pas nécessairement incompatible avec le leadership qu’elle détient dans sa région. Les nouvelles options défendues par le pays en matière de politique étrangères, celle du soft power, sont aussi liées à la perspective d’adhésion, rappelle l’auteur. Ankara devra néanmoins maintenir une orientation occidentale forte et continuer sa modernisation interne pour devenir crédible à la fois aux yeux des partenaires européens, et en tant que leader respecté dans sa région.
Katinka Barysch évoque également les différents scenarii possibles concernant la résolution du conflit chypriote, point d’achoppement dans les négociations et les nouvelles relations qui pourraient voir le jour entre la Turquie, la Russie et l’Iran, deux concurrentes d’Ankara dans la région.
Lire l’analyse dans son intégralité en cliquant sur le fichier ci joint.
Source Euravtiv et Centre for European Reform (CER)