Jamel Debbouze présente ses excuses aux Turcs
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Lors de la fête de l’Humanité qui se tenait les 13, 14 et 15 septembre 2013, l’humoriste Jamel DEBBOUZE avait brandi un drapeau à l’effigie de Abdullah Öcalan, le chef du PKK.
Ce geste avait suscité beaucoup d’émotions au sein de la communauté turque et turcophile de France.
Grâce à la mobilisation des associations franco-turques, et notamment de Radio Made in Turkey, le site Turquie-News.com et l’association Civic ; les turcophiles ont massivement signifié leur protestation de façon factuelle et argumentée en adressant des courriers à Jamel Debbouze.
« Nous tenons à vous exprimer très solennellement notre indignation car le PKK est reconnu comme une organisation terroriste par l’Union européenne, la Turquie, les Etats-Unis et l’ONU. En 2008, le Département d’Etat américain a même classé cette entité dans la liste des groupes narcoterroristes tant le PKK est impliqué dans le trafic de stupéfiants » ont fait valoir les associations franco-turques.
Elles ont enchéri par : « Ces 30 dernières années, le PKK a perpétré environ 21 000 actions terroristes faisant plus de 40 000 victimes. Dans notre pays, en France, ce groupe fait l’objet, depuis 2006, de poursuites judiciaires sous la conduite du juge d’instruction Thierry Fragnoli de la sous-direction antiterroriste. Le leader du PKK, Abdullah Öcalan, dont vous avez déployé le portrait en public, a déclaré lors de son procès qu’il demandait à ces activistes de « brûler les Turcs » - ce que ces derniers exécuteront en tuant des Turcs mais aussi des Kurdes loyalistes comme par exemple Serap Eser en 2009.
A présent, nous pensons vous avoir éclairé sur ce groupe criminel car l’émotion de la population franco-turque, forte d’environ un demi-million d’individus dans l’hexagone, est très grande. Votre geste a été vécu par beaucoup –qui ont perdu un proche tué par le PKK-, comme une forme de « apologie du terrorisme ».
Nous voulons croire que votre action de brandir le drapeau du dirigeant de ce groupe criminel relève d’une méconnaissance du personnage cité et de son groupe meurtrier. »
Les Franco-Turcs ont conclu par : « Pour terminer, nous vous appelons à agir avec plus de prudence sur des sujets aussi douloureux pour les turcophiles et pour tous ceux qui ont souffert de la barbarie terroriste.
Nous serons heureux de faire part de votre réponse à tous nos auditeurs turcophiles. »
Et l’humoriste Jamel Debbouze leur a répondu, via son assistante Slievan Harkin, dans l’heure qui a suivi. Voir sa réponse ci-dessous.
Jamel Debbouze présente ses excuses aux Turcs en détaillant le contexte. Sa réponse résonne également comme une véritable gifle à l’endroit des activistes du PKK. Ainsi, il dit : « Jamel demandait aux personnes agitant leurs drapeaux de les baisser car les personnes derrières ne pouvaient pas voir le spectacle. Il a du coup prit ce drapeau …. et il s’en est gentiment moqué. »
Les dirigeants des associations Radio Made in Turkey, de Civic et de Turquie-News affirment pour leur part que « l’incident est clos car Jamel Debbouze a présenté ses excuses ».
Monsieur Akyüz, président de Radio MIT, prévient : « La radio Made in Turkey restera vigilante contre toutes les formes de discrimination et en particulier celles qui ciblent les turcophiles. La turcophobie est un combat que nous devons tous mener solidairement. »
De : Slievan Harkin
Envoyé : mardi 17 septembre 2013 11:31
Bonjour M. Akyuz ;
Nous avons bien reçu votre réaction ainsi que celles d’autres associations sur ce sujet.
Comme vous l’évoquez vous-même dans votre mail il s’agit bien évidemment d’un geste maladroit.
SI vous aviez été présent le jour de cette fête vous auriez pu voir le contexte, Jamel demandait aux personnes agitant leurs drapeaux de les baisser car les personnes derrières ne pouvaient pas voir le spectacle. Il a du coup prit ce drapeau car le dessin l’interpellait et il s’en est gentiment moqué (il n’y a a aucune indication inscrite sur ce drapeau).
Voilà pour l’histoire, Jamel est vraiment désolé si il a pu attrister des gens mais ne rentrera dans aucune polémique. Sion parcours parle pour lui : son but est de faire rire toutes les générations, de réduire les clivages, il ne délivre pas de messages politique ou communautariste.
Merci de votre attention,
bien cordialement,
Slievan Harkin, assistante de Jamel Debbouze
Article repris sur Le Petit Journal.