Interview de Monsieur Tural Ganjaliyev membre de l’Assemblée nationale
Turquie News met en ligne un reportage du journaliste Jonathan Chaste avec le député de l’Assemblée Nationale d’Azerbaïdjan Tural Ganjaliyev
Interview de Monsieur Tural Ganjaliyev membre de l’Assemblée nationale
Interview de Monsieur Tural Ganjaliyev membre de l’Assemblée nationale
d’Azerbaïdjan, et président de la communauté azerbaïdjanaise de la région du Haut-Karabakh. Propos recueillis par Jonathan CHASTE.
Remerciements : Association Dialogue France-Azerbaïdjan, Aytan Mouradova et Gunel Safarova.
Quelle a été votre réaction à la fin du conflit armée avec l’Arménie dans le Haut-Karabakh ?
Ma première réaction à la suite de la fin du conflit avec l’Arménie, je peux vous dire que j’étais très heureux. Lorsque j’ai appris que nous avons finalement pu mettre fin à l’occupation et libérer nos territoires, à la suite de la déclaration de fin de guerre, signée le 10 novembre 2020. C’était une très bonne nouvelle, que des millions d’Azerbaïdjanais, ma famille et moi-même attendions depuis 30 ans. Nous attendions la fin de la guerre avec impatience, et ce depuis de nombreuses années. Enfin, l’occupation est terminée. Maintenant, nous sommes en train de reconstruire et de restaurer notre territoire. J’espère que nous terminerons rapidement les travaux de restauration, afin de retourner dans la région du Karabakh pour y retrouver nos maisons.
Quelle est la situation avec l’Arménie aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je peux vous dire que du côté azerbaïdjanais, nous avons commencé le processus d’après-conflit, de réconciliation et que nous faisons tout notre possible pour y contribuer. Tout d’abord, nous devons nous réunir et nous asseoir ensemble pour négocier la paix définitive jusqu’à ce que nous atteignions ces objectifs. L’Azerbaïdjan a soumis 5 principes à l’Arménie sur la base du droit international afin d’obtenir la paix. À savoir la reconnaissance réciproque des frontières internationales des deux pays ; l’intégrité territoriale des deux pays ; la souveraineté ; l’inviolabilité des frontières nationales ; la délimitation et la démarcation des frontières nationales. Maintenant, c’est au tour de l’Arménie de nous répondre. D’ailleurs, le Premier ministre et le gouvernement arménien avaient accepté nos propositions, en faisant des promesses. Nous espérons qu’ils tiendront leurs promesses.
L’Azerbaïdjan a-t-il reçu de l’Arménie les cartes pour déminer le territoire du Haut-Karabakh ?
Oui, nous avons reçu les cartes des mines de l’Arménie, mais malheureusement, leur exactitude n’est que de 25 % sachant que le reste des cartes étant incorrectes. Les explosions des mines ont fait de nombreuses victimes, soit plus de 250 Azéris, dont des blessés graves et des morts. C’est donc pour cela que nous aimerions avoir les cartes précises pour déminer les sols piégés. Ce serait donc un bon geste humanitaire si l’Arménie fournissait toutes les bonnes cartes et, bien sûr, cela contribuerait à la réhabilitation post-conflit et à établir la confiance entre nos nations.
Quelle est la clé pour obtenir la paix à long terme avec l’Arménie ?
Premièrement, nous devons commencer à prendre en compte la nouvelle réalité que nous avons dans la région, bien sûr, la clé la plus importante pour atteindre une paix à long terme est la signature d’un accord de paix définitif, comme je l’ai mentionné dans la question 2.
Deuxièmement, nous devons entamer conjointement la coexistence pacifique entre nos deux nations dans la région du Caucase du Sud. L’Azerbaïdjan a toujours établi de très bonnes relations avec ses voisins et nous sommes également prêts à établir la même relation avec l’Arménie. Mais seulement dans le contexte où l’Arménie est également prête à établir la même relation sans revendiquer les territoires internationalement reconnus de ses voisins. Il s’agit là, d’une clé pour parvenir à une paix à long terme entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.