Des peines allant jusqu’à 6 ans de prison ferme ont été requises mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris à l’encontre de 13 personnes d’origine ou de nationalité turque soupçonnées d’avoir contribué en France au financement d’un groupe armé d’extrême gauche turc.

"La majeure partie de l’argent collecté finissait dans les caisses de la branche armée" de ce groupe, le TKP/ML ("Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste"), a déclaré la procureure Fanny Bussac.

Selon elle, l’association à laquelle appartenaient en France la plupart des prévenus n’était pas, comme ils l’affirment, à vocation culturelle ou caritative. Mais elle avait pour objet de financer les activités "terroristes" du groupuscule.

C’est la première fois que la justice française juge des membres du TKP/ML. Entamé le 1er décembre, le procès doit s’achever vendredi.

Les faits avaient débuté avec la séquestration d’un homme en septembre 2005 à Paris. Les malfaiteurs l’avaient relâché au bout d’une journée après s’être emparé de sa voiture.

Interpellés en 2006, principalement à Paris et en Bretagne, les suspects répondent pour la plupart "d’association de malfaiteurs à visée terroriste et de financement du terrorisme", mais ne sont pas soupçonnés d’avoir préparé des attentats en France.

Proche de l’organisation terroriste kurde PKK, le TKP/ML s’était illustré par des actions violentes en France notamment en 1996 à Strasbourg, lorsque des cocktails Molotov avaient été jetés contre des vitrines de commerces turcs. Deux hommes avaient été arrêtés, dont le frère d’Ibrahim Kaypakkaya, le fondateur du TKP/ML.

avec AFP