Les éleveurs de bovins, adhérents au syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA), se sont déclarés vendredi inquiets d’une éventuelle remise en cause des exportations de bovins vers la Turquie après le vote d’une loi réprimant la négation du génocide arménien.
Depuis des années les éleveurs de bovins sont confrontés à des prix bas mais l’ouverture récente de nouveaux marchés comme celui de la Turquie a permis une remontée des cours de la viande.
“Les producteurs de viande bovine en France ont connu depuis plus de dix ans une crise profonde et dévastatrice“, rappelle le syndicat des JA, proche de la FNSEA, principal syndicat agricole français. Cette année encore les éleveurs de bétail figurent parmi les revenus faibles du secteur agricole.
Les conséquences de l’adoption par les députés français d’un texte de loi pénalisant la négation du génocide arménien, que la Turquie a toujours nié, “préoccupent les producteurs“, selon le communiqué des JA qui font état de leur “inquiétude“.
En relation avec les importateurs turcs, la Fédération nationale bovine (FNB) qui regroupe les éleveurs, se veut pour sa part “prudente“. “Pour l’instant il n’y a pas de répercussion sur l’export d’animaux. Mais on hésite à mettre en route des camions vers l’exportation“, a reconnu auprès de l’AFP Guy Hermouet, premier vice-président de la FNB.
Depuis plusieurs mois les exportations de bovins ont repris vers la Turquie qui jusqu’à récemment privilégiait le bétail d’Amérique latine, notamment en provenance du Brésil, moins cher. Mais comme leurs prix ont augmenté à la faveur d’une hausse du niveau de vie, les pays importateurs font désormais leurs emplettes dans d’autres pays, comme la France.
AFP