Monsieur le Rédacteur en chef,
Le DITIB (Union Turco-Islamique d’Affaires Religieuses) a pris connaissance, avec une grande stupéfaction, de l’article de l’hebdomadaire << Le Point » le concernant, en date du 19 juillet dernier.
Il s’agit d’une succession d’attaques à charge, se basant sur des éléments de fait inexacts et incomplets, sortis de leur contexte et ne laissant aucunement la possibilité au DITIB, qui n’a jamais été contacté par l’hebdomadaire, de faire usage de son droit au contradictoire.
Œuvrant depuis plus de trente-deux ans en France, en collaboration avec 270 associations franco-turques, mais également de nombreuses autres structures représentatives de tous les musulmans de France, le DITIB est une association respectée de droit français (dite << Loi 1901 ») et un interlocuteur légal des pouvoirs publics, élus et autres acteurs sociaux-économiques français.
Il occupe une place importante et responsable au sein du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
Tel que rappelé dans ses statuts, le DITIB se veut << pluraliste, pour le système libéral et démocratique, garant du vivre ensemble harmonieux des membres entre eux et avec toutes personnes appartenant à des religions et cultures différentes >> (chapitre préliminaire des statuts, partie « les principes fondamentaux »).
Par ailleurs, l’Association << sert l’intérêt général et ne poursuit pas de but lucratif » (article
4 desdits statuts).
A cet effet, et dans l’optique d’assurer un meilleur service à ses membres et sympathisants, le DITIB travaille en collaboration avec le Diyanet, bureau des affaires religieuses de la République de Turquie, dont l’expertise et l’expérience en matière. d’organisation du pèlerinage à la Mecque sont établies.
Cette collaboration, ainsi que la totalité des activités du DITIB, s’effectue dans le respect strict des obligations légales et fiscales.
La mise en place des nombreux services proposés (pèlerinage, obsèques, activités sociales et culturelles) nécessite que l’Association paie d’importants frais de fonctionnement et de personnel, qui sont financés par les dons et contributions.
Ces activités s’effectuent sous le contrôle de professionnels (expert comptable, juristes, avocats) ainsi que du Comité de surveillance de l’Association, conformément à ses statuts (article 14 et 20 desdits statuts).
Affirmer dans ces conditions, comme le Point le fait, qu’un fonctionnaire du "Diyanet" pourrait s’offrir "sur les deniers des affaires religieuses" une voiture de luxe est une affirmation mensongère destinée à jeter l’opprobre sur l’Institution et ledit fonctionnaire.
Le magazine << Le Point » se garde d’ailleurs bien de produire la copie de l’ordre de virement dont il est fait référence et qui pourrait permettre à ses lecteurs de vérifier que l’achat de ce véhicule ne concerne absolument pas l’Association ou le Bureau des affaires religieuses.
De la même manière, « Le Point » omet d’indiquer que la condamnation par le Conseil des prud’hommes à verser 60 000 euros à un ancien salarié ... a été infirmée par un arrêt de la Cour d’Appel, donnant raison en tous points à l’Association.
Par ailleurs, et comme toute administration dans tous les pays démocratique, le Bureau des affaires religieuses de la République de Turquie est en droit de diligenter une procédure d’enquête administrative contre un de ses fonctionnaires si ce dernier est accusé d’être membre d’une organisation terroriste, nommé « FETO » (la Confrérie Gulen).
Surtout, « Le Point » entretient un malheureux et dangereux amalgame et propage sciemment de la désinformation en omettant d’indiquer que le DITIB s’interdit formellement de participer à toute forme d’activités politiques, comme le mentionne très clairement ses statuts (chapitre préliminaire des statuts, partie << les principes fondamentaux »>).
Concernant l’organisation des obsèques et le rapatriement éventuel dans leurs pays d’origine des musulmans décédés, et dans un souci permanent de transparence, le DITIB adresse un rapport annuel circonstancié et détaillé aux dizaines de milliers de donateurs au "Fond obsèques", conformément, là encore, à l’article 3 de ses statuts.
Les nombreuses activités du DITIB amènent nombre d’autres associations à la solliciter pour collaborer avec elle, mais également avec les associations membres du DITIB et présentes sur l’ensemble du territoire français.
A cet égard, il convient de rappeler que ces associations en question sont juridiquement, administrativement et financièrement indépendantes et que la collaboration avec le DITIB se limite à l’organisation d’activités éducatives, sociales et religieuses.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous demandons que ce communiqué soit diffusé dans le prochain numéro de « Le Point » et exigeons à l’avenir que tout article nous concernant et dans lequel il est fait état d’informations totalement à charge, il soit donné à notre Association de faire usage de son droit de réponse.
Le Conseil d’administration du DITIB.
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