"J’appelle les deux pays à poursuivre le dialogue sans préalables et dans un cadre temporel raisonnable", a indiqué M.Barroso devant les journalistes à l’issue d’un entretien avec le président arménien Serge Sargsian.
Le processus de normalisation des relations entre Erevan et Ankara s’est amorcé à l’automne 2008 sur l’initiative du président arménien Serge Sargsian. Le 10 octobre 2009, la Turquie et l’Arménie ont signé à Zurich des accords historiques fixant un calendrier pour le rétablissement de relations diplomatiques et l’ouverture des frontières qui visent à normaliser leurs relations.
Les parlements des deux pays auraient dû ratifier le Protocole sur l’établissement des relations diplomatiques et le Protocole sur le développement des relations bilatérales, mais le 22 avril 2010, M.Sargsian a suspendu, par un décret, le processus de ratification de ces documents, en déclarant que la Turquie n’était pas prête à poursuivre le processus amorcé.
Les relations d’Ankara et Erevan sont brouillées en raison des divergences sur la question des massacres d’Arméniens survenus dans l’Empire ottoman entre 1915 et 1917.
Pour les événements de 1914-1922, des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.
Toujours sur l’initiative d’Ankara, la frontière turco-arménienne reste fermée depuis 1993. Soutenant l’Azerbaïdjan, la Turquie conditionne en outre la normalisation de ses relations avec l’Arménie au règlement dans le Haut-Karabakh [1].
Source avec RiaNovosti