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Histoire

11 NOVEMBRE & HUMILIATION OTTOMANE

Publié le | par Pakize | Nombre de visite 1853
11 NOVEMBRE & HUMILIATION OTTOMANE

En ce jour d’armistice, une pensée émue pour toutes les victimes de la Grande guerre qui a été dévastatrice en causant plus de 18 millions de morts dont environ 1,4 million de Français.

L’Empire ottoman et les Turcs ne sont pas concernés par la date du 11 novembre 1918. Leur armistice, qui a été signée 12 jours plus tôt dans le port de Moudros, sur l’île grecque de Lemnos, est une reddition humiliante !

L’armistice de Moudros met non seulement fin à la dimension impériale de l’Empire ottoman, mais officialise l’occupation des Turcs par les Alliés !
Cet accord infâme signé, le 30 octobre 1918, prépare un document encore plus infâme, l’effroyable traité de Sèvres.

C’est là le début de la fin officielle des Turcs… validé par le sultan Vahdettin Mehmet VI et son grand vizir Damat Ferit.

Mais très vite, les Alliés se heurtent à une résistance armée dirigée par Mustafa Kemal Atatürk, qui va bientôt les chasser de la Turquie anatolienne puis d’Istanbul.
On ne remerciera jamais assez Atatürk pour avoir sauvé les Turcs de l’ennemi !

Je vous propose ci-dessous le détail du texte de l’armistice de Moudros qui montre à quel point les Turcs étaient soumis, occupés et humiliés. L’élément turc aurait progressivement été effacé d’Anatolie avec le traité de Sèvres si Atatürk n’avait pas existé.

Je le dis clairement en ce jour d’armistice. Ceux qui crachent sur Atatürk, y compris en minimisant son rôle ou en le relativisant, sont soit des traîtres, soit des traîtres.

Lisez l’accord signé à Moudros et lisez le traité de Sèvres. Peut-être comprendrez-vous le danger ultime auquel nous avons échappé grâce à Atatürk ?...

Vive la paix, vive Atatürk !

Le Petit Journal "Armistice signé à Moudros", le 30 octobre 1918
Armistice signé à Moudros, le 30 octobre 1918

Conditions de l’armistice conclu entre :
le Vice-Amiral Honorable Sir Somerset Arthur Gough Calthorpe, Commandant en chef britannique, dûment autorisé par le Gouvernement britannique en accord avec ses Alliés
Et
Son Excellence Raouf Bey, Ministre de la Marine de Turquie,
Son Excellence Rechad Hikmet Bey, Sous-Secrétaire d’État aux Affaires étrangères de Turquie,
le Lieutenant-Colonel Saadullah Bey, de l’État-Major général turc,
dûment autorisés par le Gouvernement ottoman :

1. Ouverture des Dardanelles et du Bosphore et libre accès à la Mer Noire.
Occupation par les Alliés des forts des Dardanelles et du Bosphore.

2. L’emplacement de tous les champs de mines, tubes lance-torpilles et autres obstacles dans les eaux turques devra être indiqué et toute l’aide, qui pourra être exigée, sera prêtée pour le dragage ou l’enlèvement desdits obstacles.

3. Communication de tous les renseignements disponibles au sujet des mines dans la Mer Noire.

4. Tous les prisonniers de guerre alliés et tous les internés et prisonniers arméniens seront rassemblés à Constantinople et remis aux Alliés sans condition.

5. Démobilisation immédiate de l’armée turque, excepté les troupes nécessaires pour la surveillance des frontières et le maintien de l’ordre à l’intérieur. (Les effectifs de ces troupes et leur utilisation seront déterminées ultérieurement par les Alliés après que le Gouvernement turc aura été consulté.)

6. Reddition de tous les bâtiments de guerre actuellement dans les eaux turques ou dans les eaux occupées par les Turcs. Ces navires seront internés dans le port ou les ports turcs qui seront déterminés, exception faite pour les petits bâtiments qui sont nécessaires pour la police ou pour tout autre but semblable dans les eaux territoriales ottomanes.

7. Les Alliés auront le droit d’occuper tous points stratégiques dans le cas où un état de choses menaçant pour la sécurité des Alliés viendrait à se produire.

8. Libre usage pour les navires alliés de tous les ports et mouillages actuellement occupés par les Turcs et interdiction pour l’ennemi de se servir de ces ports et mouillages. Les mêmes conditions seront appliquées aux navires marchands ottomans dans les eaux turques en vue du commerce et de la démobilisation.

9. Utilisation de tous les moyens de réparation pour les navires dans tous les ports et arsenaux turcs.

10. Occupation par les Alliés du système des tunnels du Taurus.

11. Le retrait immédiat des troupes turques du Nord-Ouest de la Perse sur une ligne en arrière des frontières d’avant-guerre a déjà été ordonné et devra s’opérer. Les troupes turques ont déjà reçu l’ordre d’évacuer une partie de la Transcaucasie ; le reste de ce pays sera évacué si les Alliés l’exigent, après qu’ils auront étudié la situation dans ce pays.

12. Les postes de télégraphie sans fil et les stations de câbles seront placés sous le contrôle des Alliés, sauf en ce qui concerne les messages du Gouvernement ottoman.
13. Toute destruction de matériel naval, militaire ou commercial est interdite.

14. Des facilités devront être données en vue de l’achat de charbon, d’huile combustible et de matériel naval provenant de sources turques, après qu’il aura été pourvu au besoin de la consommation du pays. Aucune des matières ci-dessus énumérées ne pourra être exportée.

15. Des agents de contrôle alliés seront placés sur tous les chemins de fer, y compris les portions des chemins de fer transcaucasiens qui sont actuellement sous le contrôle des Turcs, qui doivent être mis à la libre et entière disposition des autorités alliées en tenant compte des besoins de la population.
L’article ci-dessus comporte l’occupation de Batoum par les Alliés. La Turquie ne devra élever aucune protestation contre l’occupation de Bakou par les Alliés.

16. Reddition de toutes les garnisons du Hedjaz, Assir, Yémen, de la Syrie et de la Mésopotamie au Commandement allié le plus rapproché et retrait des troupes de Cilicie, exception faite pour celles qui sont nécessaires au maintien de l’ordre, ainsi que cela sera déterminé conformément à l’article 5.

17. Reddition de tous les officiers turcs en Tripolitaine et en Cyrénaïque à la garnison italienne la plus rapprochée. La Turquie s’engage à faire cesser tout envoi d’approvisionnements à ces officiers et à arrêter toute communication avec eux, s’ils n’obéissent pas à l’ordre qui leur sera donné de se rendre.

18. Reddition de tous les ports occupés en Tripolitaine et en Cyrénaïque, y compris Misurata, à la garnison alliée la plus rapprochée.

19. Tous les Allemands ou Autrichiens, marins, soldats ou civils, seront, dans le délai d’un mois, évacués des possessions turques ; ceux qui résident dans des districts éloignés seront évacués, aussitôt que cela sera possible, après l’expiration du délai ci-dessus.

20. Exécution de tous les ordres qui pourront être donnés en ce qui concerne la disposition de l’équipement, des armes et des munitions, y compris le transport, de la partie de l’armée turque qui sera démobilisée conformément à l’article 5.

21. Un représentant allié sera attaché au Ministère turc du ravitaillement à l’effet de sauvegarder les intérêts des Alliés. Tous les renseignements nécessaires à cet effet devront être communiqués à ce représentant.

22. Les prisonniers turcs seront gardés à la disposition des Puissances alliées. La question de l’élargissement des internés civils turcs ayant dépassé l’âge de porter les armes sera étudiée.

23. Obligation pour la Turquie de cesser toute relation avec les Puissances centrales.

24. Dans le cas où des désordres se produiraient dans les six vilayets arméniens, les Alliés se réservent le droit d’occuper toute portion desdits vilayets.

25. Les hostilités entre les Alliés et la Turquie cesseront à compter du jeudi 31 octobre 1918, à midi, heure locale.

Signé en double exemplaire à bord du navire de Sa Majesté Britannique Agamemnon dans le port de Moudros, Lemnos, le 30 octobre 1918.

Signé : Arthur CALTHORPE.
Signé : HUSSEIN RAOUF.
RECHAD HIKMET.
SAADULLAH.

Carte postale du port de Moudros sur l'ile grecque de Lemnos
Le port de Moudros sur l’ile grecque de Lemnos

Source : Page Facebook de Özcan Türk


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