Source AFP
Première apparition internationale de Salehi à Istanbul
Le nouveau chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a effectué sa première apparition internationale mercredi, à l’occasion d’une réunion régionale à Istanbul, a constaté l’AFP.
M. Salehi, nommé la semaine dernière au poste de ministre des Affaires étrangères par intérim, conserve aussi ses fonctions de chef du programme nucléaire iranien à la tête de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
Il a prononcé une courte allocution lors d’une réunion ministérielle préparatoire des Etats membres de l’Organisation de la coopération économique (ECO) qui précède un sommet, jeudi, des chefs d’Etat de cette organisation régionale qui regroupe dix pays.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad participera aussi au sommet organisé dans un ancien palais ottoman sur le Bosphore. Il est attendu mercredi soir et devait rencontrer à huis clos le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu doit aussi rencontrer son homologue iranien en marge de l’ECO et le programme nucléaire de Téhéran devrait "naturellement" y être évoqué, a souligné une source diplomatique turque à l’AFP.
Lors de la réunion de mercredi, M. Davutoglu a déploré le fait que cette organisation créée en 1985, n’ait pu réussir à atteindre son objectif d’approfondir les échanges entre les pays membres.
Il a exhorté les Etats membres à intensifier les efforts pour la levée graduelle des barrières commerciales au sein de l’ECO.
Le président turc Abdullah Gül présidera le sommet de jeudi auquel assisteront notamment aussi les présidents afghan, Hamid Karzaï, et pakistanais, Asif Ali Zardari.
Ces trois chefs d’Etat auront vendredi, au terme du sommet, une réunion trilatérale axée sur les questions sécuritaires.
Le déplacement de M. Ahmadinejad et de son nouveau ministre intervient avant des discussions sur le programme nucléaire iranien prévues fin janvier à Istanbul.
Il s’agira de la seconde réunion entre l’Iran et le groupe des 5+1 (l’Allemagne plus les cinq membres permanents du Conseil de sécurité : Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) après la reprise des discussions à Genève début décembre.
La Turquie qui s’est rapprochée ces dernières années des pays arabes et de l’Iran sous le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan, a cosigné avec le Brésil une proposition iranienne d’échange de combustible nucléaire avec les grandes puissances, faite en mai et rejetée par ces dernières.
Elle a également voté contre la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en juin, renforçant les sanctions économiques contre l’Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné par les pays occidentaux de chercher à se doter de l’arme atomique.