par Marie-Claudine CHAUPITRE
Ozlem Akdogan est gérante de l’entreprise de construction Akdogan. Comme ses deux frères, Resat, 26 ans et Muhammet, 24 ans, auxquels elle est associée.
L’histoire
Regard d’ambre et sourire à faire craquer un bataillon de maçons, cette jeune femme est dotée d’un sacré tempérament.
Les trois frères et soeur créent leur première société en 2006, quelques années après le dépôt de bilan de l’entreprise de construction créée en 1990 par leur père arrivé de Turquie dix ans plus tôt.
Apprentie comptable à 15 ans
La jeune fille avait tout juste 15 ans, du temps de l’entreprise paternelle, quand déjà elle se faisait expliquer par la comptable comment on faisait une fiche de paie. « Je me suis mariée à 18 ans, j’ai eu ma fille et j’ai repris mes études. Je voulais mon bac, je l’ai passé en alternance », raconte-t-elle.
Akdogan constructions, installée à Trégueux monte pavillons et résidences en Côtes-d’Armor et dans le Morbihan. Traditionnels ou basse consommation. Ozlem commercialise et gère la comptabilité, ses frères montent les maisons. Une belle-soeur, dessinatrice, se charge des plans. Le plus souvent, l’entreprise est sous-traitante de constructeurs connus.
Un système duquel Ozlem souhaite en partie s’émanciper, et qui fait travailler un peu trop au jour le jour la petite entreprise : « Certains nous paient à deux mois alors qu’ils ont, eux, déjà touché l’argent. On veut travailler par nos propres moyens. Trouver des clients qui veulent construire et à qui on proposera une aide gratuite à la maîtrise d’oeuvre », explique la jeune femme. Alléchant au regard du prix final de la maison.
Un restaurant rue Becquerel
« On leur proposera aussi, s’ils le veulent, des artisans en qui on a confiance et on suit les chantiers sans prendre de marge, affiche Ozlem Akdogan. Ce qu’on veut, c’est avoir nos propres chantiers de maçonnerie. Notre savoir-faire est là. »
Le dernier chantier en date, c’est ce restaurant turc, que la fratrie s’apprête à ouvrir, le 6 septembre au 3, rue Becquerel à Saint-Brieuc. Un projet ambitieux dont la réalisation comble le besoin d’activité de l’ardente jeune femme. « Je vais le tenir, aidée de mes deux belles-soeurs Muriel et Aurore. On fera des recettes traditionnelles, beaucoup à base de grillades. Des saucisses grillées turques aussi... »
Ce restaurant, elle l’ouvre au rez-de-chaussée d’un immeuble qu’elle et ses frères viennent de construire. Au-dessus, des appartements à louer. « Parce qu’on sait bien, nous à notre âge qu’on n’aura pas de retraite. Je la prépare dès maintenant. »
par Marie-Claudine CHAUPITRE pour Ouest-France