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Revue de presse

REVUE DE PRESSE DU 20 DECEMBRE 2017

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 837
REVUE DE PRESSE DU 20 DECEMBRE 2017

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 20 décembre
©Turquie-News 2017

REVUE DE PRESSE DU 20 DECEMBRE 2017

Erdoğan, défenseur des musulmans opprimés

Mercredi dernier, dans le cadre d’un sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) à Istanbul, une session extraordinaire a été ouverte concernant le problème israélo-palestinien. Le président Erdoğan veut s’imposer comme le leader de la cause palestinienne et tenter d’unifier le monde islamique.
L’espoir d’unité du dirigeant turc est très éloigné de la réalité politique avec un monde musulman très divisé constate LE MONDE. Ses relations avec l’Egypte et les Emirats arabes unis sont bloquées, explique-t-il. De plus l’Arabie, les Etats du Golfe et l’Egypte souhaitent maintenir de bonnes relations avec les Etats-Unis, analyse le journal.

Ainsi, l’ambition d’amener Trump à revenir sur sa décision s’avère extrêmement compliquée. Ce qui ne semble pas stopper Erdoğan qui appelle à faire de Jérusalem-Est la capitale de la Palestine indique le journal turc Milliyet, récupéré par LE COURRIER INTERNATIONAL. Mahmoud Abbas, a, de son côté, déclaré à Istanbul : "À partir de maintenant, nous n’acceptons aucun rôle des États-Unis dans le processus politique [de paix]".

Mais la rhétorique pro-palestinienne du Président turc ne convainc pas le quotidien turc Hürriyet, pour lequel il ne s’agit que d’une pure stratégie qui permettrait à Erdoğan de faire oublier le témoignage à charge de Reza Zarrab, l’homme d’affaires turco-iranien qui révèle le niveau de corruption du gouvernement turc.

D’autre part, la question palestinienne risque de raviver les tensions entre la Turquie et les Etats-Unis. Le chef d’Etat turc a accusé Trump d’avoir une "mentalité sioniste et évangéliste" rapporte LE POINT. Malgré des propos véhéments, les participants n’ont pris aucune mesure concrètes souligne l’hebdo.

Une future ambassade turque à Jérusalem-Est ?

Non seulement Recep Tayyip Erdoğan veut une reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine mais il a promis l’ouverture prochaine d’une ambassade turque dans cette ville. Les médias francophones comme LES ECHOS et L’EXPRESS ont retransmis les annonces de l’AFP et REUTERS. Lors d’un discours à Karaman (sud de la Turquie), le dirigeant turc a déclaré "Parce que (la ville) est sous occupation, nous ne pouvons pas juste y aller et ouvrir une ambassade .... Mais si Dieu le veut, ce jour est proche et (...) nous ouvrirons officiellement notre ambassade là-bas".

Confiance éreintée

Les partenaires ne sont plus confiance. EUROPE 1 s’inquiète d’un scénario où la Turquie ne ferait plus partie de l’OTAN. Erdoğan pense que L’OTAN et les Etats-Unis ont été complices de la tentative du coup d’état de juillet 2016. Il reproche également à Washington d’avoir apporté son soutien aux Kurdes.
Quant à l’OTAN, ses membres ont été considérablement secoués par l’alliance de la Turquie avec Moscou et l’achat de missiles russes S400. L’éventuelle rupture avec la Turquie serait un véritable cauchemar selon la station. Cela remettrait en cause les lignes de défense de l’OTAN vis-à-vis de la Russie et de l’Iran.

Appel des économistes à la prudence

Dans notre revue précédente, nous évoquions une croissance turque impressionnante à 11,1 % au dernier trimestre, plus que celle de la Chine et de l’Inde. Seulement, les économistes calment les ardeurs de certains, avertit L’EXPRESS.
Une conseillère du Président, Hatice Karahan, affirme que l’économie turque est résistante malgré l’inflation de 13% et la chute de la livre turque évoquées dans l’article.

Un autre souci auquel la Turquie doit faire face est le chômage, qui a atteint 10,6% en août dernier. De plus, Ankara s’inquiète du procès à New York du golden boy turco-iranien, Reza Zarrab, accusé d’avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran. L’issue du procès peut porter préjudice aux banques turques qui seraient impliquées, ainsi que le Chef d’état turc.
Le vice-Premier ministre, Mehmet Şimşek a toutefois rassuré en déclarant que le gouvernement soutiendrait les banques turques pour empêcher toute menace. En revanche, il confirme le "risque de ralentissement" de l’économie turque.

Liberté conditionnelle pour une journaliste allemande

La presse francophone s’empresse de relater la libération conditionnelle d’une journaliste allemande, d’origine turque. Après sept mois d’incarcération, un procureur a demandé la remise en liberté conditionnelle de Meşale Tolu rapporte EUROPE 1. Elle est accusée d’appartenir au Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), interdit en Turquie poursuit la radio. Les autorités turques lui reprochent également d’avoir assisté à des manifestations et des funérailles de militants du MLKP.
Les accusations d’activités terroristes ne sont pas abandonnées, c’est pourquoi elle risque jusqu’à 15 ans de prison.

Devant les journalistes de l’AFP, elle déclare être heureuse d’avoir été libérée mais souligne qu’elle a passé des mois difficiles car "le droit ne prévaut pas toujours" en Turquie relaye L’EXPRESS.

Les personnalités politiques allemandes ont de suite réagi à l’annonce de la libération de la journaliste et n’ont pas caché leur soulagement. CHALLENGES, d’ailleurs, met l’accent sur leurs déclarations. Celles d’Angela Merkel sont plutôt atténuées "C’est une bonne nouvelle qu’elle ait été libérée, mais elle ne l’a pas été complètement, puisqu’elle ne peut pas quitter le pays et que le procès se poursuit". Cem Özdemir, dirigeant du parti des Verts et lui-même d’origine turque, a exprimé son contentement mais se désole de "la situation misérable de l’Etat de droit en Turquie". Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand a, pour sa part, indiqué que Berlin continuait à faire pression sur Ankara pour obtenir la libération d’un autre journaliste turco-allemand, Deniz Yücel. RFI précise que son cas est plus critique.
L’EXPRESS explique que l’arrestation de citoyens allemands avait considérablement envenimé les relations entre Ankara et Berlin. Il revient également sur les 170 journalistes détenus en Turquie, qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).

Entretien avec Kadri Gürsel

L’éditorialiste du journal d’opposition Cumhuriyet, Kadri Gürsel, libéré en septembre dernier après avoir passé onze mois derrière les barreaux, s’exprime dans L’ORIENT LE JOUR.

Il est accusé d’avoir été en contact avec des personnes utilisant l’application Bylock (un système de messagerie cryptée, notamment utilisée par les partisans du prédicateur Fethullah Gülen) explique le quotidien. Le journaliste insiste sur le fait que l’accusation ne repose sur rien et que la justice n’a aucune preuve. Il revient sur son dernier article avant son arrestation et la période de son incarcération. C’est le terme « imprévisible », employé pour décrire la situation en Turquie, qui retient l’attention. Il affirme que "tout peut arriver n’importe comment et n’importe quand".

Cependant, malgré une détérioration des conditions de vie, Kadri Gürsel reste optimiste. La Turquie est composée de communautés différentes et divisées mais leur point commun est le désir de vivre dans "un pays stable, prospère et respecté dans le monde entier".

Ménage dans les bibliothèques turques

Après la purge dans les milieux de l’enseignement, la justice, la police, la culture et les médias, le gouvernement turc fait la chasse aux livres se désole EUROPE 1. Près de 140 000 livres ont été retirés dans plus de 1000 bibliothèques.

Les livres vont faire l’objet d’une enquête car ceux concernés serait un outil de "propagande" de Fethullah Gülen. L’imam, réfugié aux Etats-Unis depuis 1999 est selon Ankara l’instigateur de la tentative du coup d’état de juillet 2016. Il serait aussi accusé, informe LES INROCKS, d’être le commanditaire de l’assassinat de l’ambassadeur russe Andrei Karalov à Ankara, en décembre 2016.

Le ministre de la Culture, Numan Kurtulmuş confirme le retrait des œuvres "Les publications sur le mouvement FETÖ et sur Fethullah Gülen, ainsi que celles de maisons d’édition fermées par les décrets découlant de l’état d’exception [...] ont été retirées d’urgence".
Parmi les philosophes bannis, on retrouve Louis Alhusser, Spinoza, Camus, présumés avoir été "membres d’organisations terroristes".

Par ailleurs, souligne EUROPE 1, les compagnies nationales officielles ne joueront plus des pièces d’auteurs étrangers, plus précisément occidentaux comme Shakespeare, Brecht ou Tchekhov ; la raison invoquée est la préservation de la littérature et du théâtre turcs.

Mariages arrangés au sein du réseau Gülen

Les autorités turques ont arrêté une soixantaine de personnes soupçonnées d’appartenir au réseau de Fethullah Gülen. Les suspects auraient la particularité d’être des "marieurs" pour la confrérie précise LE FIGARO. Ils étaient, selon l’agence Anadolu, dans l’unité "mariages".
La police turque, en examinant les communications sur l’application de messagerie Bylock, a découvert des mariages arrangés pour les membres du réseau, dévoile L’ORIENT LE JOUR. Sans oublier de mentionner que plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et 140.000 limogées ou suspendues depuis la tentative du coup d’état.

13 ans de prison pour quatre français

Les vacances à Bodrum de quatre jeunes Français ont viré au cauchemar. Ils sont accusés d’attouchements sexuels par une jeune fille. Ils sont ainsi incarcérés, le temps de l’enquête, depuis l’été 2016.

En juin dernier les Roubaisiens ont été condamnés à 13 ans de prison rappelle les journaux régionaux, OUEST-FRANCE et LA VOIX DU NORD. Les jeunes nient toujours les faits et clament leur innocence mais le tribunal a confirmé jeudi dernier le jugement du mois de juin, indiquent les journaux.
Ahmet Kiraz, l’avocat turc des jeunes, remet en question l’enquête et dénonce "une justice à deux niveaux, celle qui condamne sans comprendre, et celle qui prend le temps de la réflexion", peut-on lire. Il a néanmoins ajouté qu’il ferait un recours.

Enlevez ce nom de rue que je ne peux voir ...

L’ORIENT LE JOUR récupère une annonce de l’agence de presse progouvernementale Anadolu. La mairie d’Istanbul va remplacer les noms de 192 rues, notamment celles où apparait le nom "Gülen" qui est le nom de l’ennemi numéro 1 du gouvernement, le prédicateur Fethullah Gülen. A la place, certaines seront baptisées de noms de victimes du putsch manqué. La municipalité stanbouliote en profite pour changer également des noms de rues estimés "immoraux", précise le journal.

Retour sur des matchs truqués

Le journal LE MONDE révèle un scandale dans le milieu footbalistique. L’affaire des matchs truqués à l’été 2011, impliquant plusieurs clubs de la Süper Lig (le championnat national turc), met en cause Gianni Infantino, l’actuel président de la FIFA. Au moment des faits, le Suisse était secrétaire général de l’UEFA. Suite à ces matchs malhonnêtes, la fédération turque veut changer le règlement afin de ne pas trop pénaliser l’un des clubs préférés des Turcs. C’est pourquoi elle demande l’aval d’Infantino.
A ce propos, LE MONDE et THE GARDIAN se sont procuré les documents comme sources de preuve. Les Turcs demandent à l’UEFA si « l’application de ces sanctions » « constituerait une violation des statuts de l’UEFA ». Cette dernière aurait été plus clémente vis-à-vis des clubs turcs impliqués.
Dans LA TRIBUNE DE GENEVE, le président de la FIFA se défend de toute accusation en déclarant « mes états de service personnels et à l’UEFA dans la lutte contre les matchs truqués parlent d’eux-mêmes ».

SOURCES :


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