7 mai 2024

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100e anniverssaire de la république de Turquie

Après l’affaire de la flottille, les présidents américain et français doivent s’investir davantage dans la région. C’est aussi pour l’Union Européenne une occasion unique d’exister. Le point de vue de Christophe Barbier.


Société

Pourquoi Obama et Sarkozy doivent s’investir au Proche-Orient

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 81
Pourquoi Obama et Sarkozy doivent s'investir au Proche-Orient

Voilà des millénaires que la Méditerranée est le théâtre aquatique des tragédies politiques écrites sur ses rives. Après Actium et Lépante, l’assaut donné par l’armée israélienne à la flottille propalestinienne est un nouvel épisode de cette saga navale et sanglante. Car la vocation humanitaire affichée par ces bateaux antiblocus ne peut cacher que c’est d’une offensive politique qu’il s’est agi, une manière de faire la guerre à Israël par d’autres moyens. Cette nouvelle stratégie va d’ailleurs perdurer, tant la brutalité de Tsahal a montré qu’elle avait un défaut à sa cuirasse maritime.

La Turquie souque ferme et l’Iran hisse les voiles, qui ont compris qu’un cargo bien filmé peut faire plus de dégâts qu’un destroyer bien armé. A l’ère d’Internet, une flottille est une armada, une caméra est plus forte qu’une torpille. Pour éviter qu’au cargo bourré de matériel succède un yacht nimbé de people et de politiques, en attendant le paquebot chargé d’enfants, il faut que les grands de ce monde accomplissent leur devoir. De Barack Obama et des Etats-Unis on est en droit d’attendre plus ; de Nicolas Sarkozy et de l’Europe on est en devoir d’exiger quelque chose.

Un an après son discours du Caire, et la main tendue au monde musulman, le président américain doit s’investir plus encore au Proche-Orient. Lui seul peut freiner les ardeurs de la Turquie, nouveau héraut islamique, déverrouiller le gouvernement israélien, trop obtus pour être utile à son peuple, et initier une grande conférence de la paix. C’est elle qui marquera la deuxième partie de son mandat. Entre le blocus intenable et l’ouverture d’un comptoir iranien sur les plages de Gaza, il est possible d’ouvrir un port contrôlé par une force multinationale.

L’Europe, qui consacre beaucoup d’argent à la survie palestinienne, doit, elle, passer de la charité à l’investissement, et garantir que l’argent de ses contribuables n’est pas gaspillé. Or les instances européennes créées par le traité de Lisbonne ont montré toute leur vacuité. Censée incarner la diplomatie de l’Union, Catherine Ashton atteint, dans le zèle ectoplasmique, une certaine perfection. Ne fût-elle pas déjà britannique qu’elle mériterait d’être naturalisée sujette de Sa Majesté, tant elle incarne cette manière si anglaise de plomber l’Europe en prétendant la servir.

Ferme face à l’Iran, franc avec la Turquie, exigeant envers Israël, Nicolas Sarkozy est bien placé pour reprendre l’initiative et entraîner ceux qui comptent parmi ses collègues européens dans une offensive pacifique au Proche-Orient. C’est pour l’Union une occasion unique d’y réexister. Et, pour le président français, l’ultime chance d’éviter à son Union pour la Méditerranée les oubliettes de l’histoire...

L’Europe, elle, devrait se consacrer à un seul dossier : Jérusalem. Gaza, la Cisjordanie, les tunnels du Hamas, le mur, les colonies, le blocus... Tout cela n’est que la forêt qui cache l’arbre Jérusalem, objet séculaire de tant de voeux et de tant de fièvres. Dans l’Histoire de l’Occident chrétien, si tous les chemins mènent à Rome, toutes les voies maritimes vont vers l’Est, vers Jérusalem. Il serait magnifique pour l’Europe d’y retourner en une croisade de paix qui découragerait toutes les flottilles ambiguës.

Source L’Express


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