Pourquoi la Turquie est la bonne alternative de l’été

Portée par quelques spécialistes motivés et un bon rapport qualité-prix, la destination revient aux avant-postes des ventes estivales.

L’été 2018 pourrait bien sonner un nouveau départ touristique pour la Turquie. Le climat politique intérieur tendu, mais surtout les tensions géopolitiques à ses frontières, avec le conflit syrien, l’avaient considérablement desservie ces dernières saisons. Les élections présidentielles et législatives du 24 juin dernier se sont déroulées dans le calme et ont conduit à la réélection de Recep Erdogan, dès le premier tour et à la majorité absolue.

"Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le président turc, ce scrutin est clair et net et une garantie de stabilité pour le pays avec un gouvernement qui soutient à fond le tourisme et son redémarrage", assure Selatt Erdogan, directeur commercial de Mondial Tourisme, premier TO français en nombre de forfaits vendus vers la Turquie. "La frontière turque avec la Syrie est par ailleurs ultra sécurisée. La destination est aussi sûre que n’importe quelle autre."

Dans le top 5 des démarrages de l’été

Dans leurs baromètres respectifs, le Syndicat des Entreprises du Tour-Operating (Seto) et les Entreprises du Voyage confirment le retour en grâce depuis quelques mois. Après avoir commercialisé 18 000 forfaits (+150%) au cours de la saison hiver 2017-2018, les TO du Seto plaçaient fin mai la Turquie dans le top 5 des démarrages de l’été, à +68% (départs et prises de commandes). En agences de voyages, de janvier à mai, les ventes ont bondi de 108% et les réservations s’affichaient en croissance de 88% au mois de mai.

Parmi les voyagistes les plus actifs, Mondial Tourisme composé d’une équipe d’anciens de Marmara, fins connaisseurs de la destination, met les bouchées doubles. Le spécialiste programme quatre Mondi Clubs en Turquie (dont le Club Yali 5* à Izmir, ex Club Marmara) cet été et annonce des ventes à +60% au 5 juillet. Les objectifs ont du coup été revus à la hausse, portés à 45 000 clients contre 38 000 prévus (contre 25 000 au total en 2017).

Des prestations et un service de qualité

"Notre politique d’engagements aériens et terrestres à l’année sur une destination qu’ont délaissée beaucoup de nos confrères nous donne des arguments tarifaires. Nos prix sont 20 à 30% inférieurs au reste du marché", précise Selatt Erdogan qui met en avant "l’incomparable" rapport qualité-prix des établissements hôteliers turcs. "Pour le prix d’un 3* en tout inclus dans le bassin méditerranéen, vous partez en 5* en Turquie, avec des semaines en tout inclus à partir de 890 € en très haute saison."

Très volontaire aussi sur cet axe, où il étrennera à Bodrum à l’été 2019 son nouveau concept de club, FTI Voyages collectionne les offres alléchantes. Ce qui fait dire à certains concurrents que la relance de la Turquie se fait actuellement uniquement par le prix. "Comme en Tunisie ou en Égypte, confrontée à la même problématique de relance, le panier moyen est bas", remarque, circonspect, Jean-Emmanuel Chometon, directeur du tour-operating de Jet tours. Le TO est prudemment investi cet été avec un seul Club Jet tours à Izmir. "Mais nos modèles sont différents", tempère Selatt Erdogan.

Des investissements pour l’avenir

Dans le haut de gamme, le Club Med note d’ailleurs également de son côté que la reprise est "assez forte". Les trois resorts au trident (à Bodrum, Palmiye/Antalya et Kemer) n’ont jamais fermé et connaissent un regain d’intérêt. "La Turquie est une grande destination de vacances pour la qualité de son service notamment. Nous l’avons toujours soutenue y compris dans les périodes difficiles et nous nous félicitons que nos clients la plébiscitent de nouveau", témoigne Sylvain Rabuel, directeur général France, Europe, Afrique du Club Med.

"Au-delà de l’aspect culturel présent y compris pour les séjours balnéaires, il faut citer aussi la variété de l’offre aérienne avec des compagnies turques très dynamiques et la qualité des infrastructures aériennes à destination", ajoute Selatt Erdogan. Et de rappeler : "Tous les aéroports sont flambants neufs. Celui d’Istanbul, promis à devenir l’un des plus grands du monde, sera inauguré en novembre prochain."

Source : Tour Hebdo