La direction générale de la gestion de l’environnement de Turquie a officiellement interdit tous les usages de l’amiante depuis le 31 décembre dans ce pays à cheval sur l’Europe et l’Asie. Pour l’Institut du chrysotile, un organisme qui fait la promotion de l’utilisation sécuritaire de l’amiante chrysotile, cette décision aura peu d’effet sur l’industrie québécoise.
« La Turquie n’achète plus de chrysotile depuis au moins six ans, alors elle n’est plus un client des entreprises québécoises depuis plusieurs années », explique Clément Godbout, président de l’Institut.
La Turquie avait déjà interdit l’amiante de façon partielle et l’interdiction totale signifie que l’utilisation de l’amiante sera maintenant interdite dans tous les produits et que la vente de produits contenant de l’amiante sera aussi interdite.
« N’oublions pas que la Turquie cherche à entrer dans l’Union européenne et que l’interdiction de l’amiante était l’une des premières conditions posées pour cette entrée. Au fond, c’est l’Europe qui poursuit sa croisade anti amiante », déplore M. Godbout.
L’amiante chrysotile canadien a fait l’objet d’une campagne de dénonciation de la part de groupes internationaux comme BanAsbestos en 2010, alors que la mine Jeffrey d’Asbestos demande au gouvernement du Québec une aide financière afin de pouvoir poursuivre ses activités par le développement d’une mine souterraine.
« Pour nous, 2010, ça a été l’enfer. Le lobby anti amiante y est allé d’une campagne jamais vue dans les pays utilisateurs. Tout a été mis en place pour sortir contre le chrysotile. Dans ces circonstances, nous étions incapables de passer notre message », souligne le président de l’Institut du chrysotile.
La Turquie, qui consommait encore 33 725 tonnes d’amiante par année en 1997, est le 54e pays à interdire l’amiante.
Sa consommation annuelle avait chuté à 5353 tonnes en 2006, la dernière où une consommation substantielle avait été enregistrée.
Source Cyber Presse