Grèce : La Turquie exhorte d’annuler le "Jour du Souvenir Pontique"
Ankara demande instamment à la Grèce d’annuler le Jour du "Souvenir du Génocide Pontique Grec".
Alors que les chefs d’Etat Major Grec et Turc s’entretenaient sur les questions historiques, Ankara exhortait officiellement la Grèce d’annuler le jour du "Souvenir Pontique Grec" mis en place à la demande d’ulta-nationalistes grecs.
Le Ministère turc des affaires étrangères a accusé la Grèce de la tenue d’événements dédiés à la mémoire des victimes d’un "génocide" qu’il aurait commis. "Ce fait entrave le dialogue et la coopération entre les deux pays," a déclaré le Ministre des Affaires étrangères.
Ankara a déclaré que le gouvernement Grec de s’appuie sur des allégations sans fondement et des distorsions de la réalité historique.
Sur son site, le Ministère turc des Affaires étrangères poste des informations sur les massacres perpétrés par les Arméniens et les Pontiques contre les populations civiles turques d’Anatolie entre 1914 et 1922.
Les méthodes similaires employées par l’extrême droite arménienne pour réecrire l’histoire et imposer sa version unilatérale d’événements historiques sont maintenant ouvertement affichés par les ultra-nationalistes grecs.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.