7 mai 2024

29 visites en ce moment

100e anniverssaire de la république de Turquie

Editos & Tribune libre

L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE TURQUE A LA SUITE DU DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A MULHOUSE

Publié le | par Engin | Nombre de visite 526
L'ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE TURQUE A LA SUITE DU DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A MULHOUSE

Turquie News partage le communiqué de presse de l’association ATATURQUIE concernant le discours du Président de la République Emmanuel Macron

COMMUNIQUE DE PRESSE 24.02.2020

L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE TURQUE A LA SUITE DU DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A MULHOUSE

Le Président de la République française, lors de son discours à Mulhouse, le 18 février dernier, « protéger les libertés en luttant contre le séparatisme islamiste » a longuement parlé sur l’enseignement des langues étrangères dispensées par des enseignants désignés par les gouvernements des pays concernés et aussi sur les « imams » en mission en France, dépêchés par leurs pays.

A TA TURQUIE est une association qui œuvre depuis plus de trente années pour une intégration réussie, notamment des originaires de Turquie, tout en luttant contre les clichés et les discriminations, en privilégiant notamment l’action culturelle.

En effet, celle-ci a pour but de faire connaître au grand public la richesse et la diversité de la culture turque, mais aussi et en particulier aux jeunes originaires de la Turquie pour pallier les difficultés des transmissions culturelles.

L’Association publie une revue bilingue, elle est éditrice, des livres et d’une collection pour l’apprentissage du turc ; organise des manifestations assurant ainsi la rencontre d’un public venu de divers horizons.
En ce sens A TA TURQUIE est une association qui vogue entre deux cultures et deux langues.

Justement, la langue est à la base d’une culture. Le turc est enseigné depuis plus de deux siècles à l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et depuis plus d’un quart de siècle, fait partie des langues vivantes dans l’enseignement secondaire et peut être choisi à partir de la classe de 4ème en deuxième langue vivante.

Le système ELCO (Enseignement de la Langue et Culture d’Origine) permettait de prendre en charge des élèves, principalement à l’école primaire, mais aussi au collège et au lycée professionnel, pour les familles qui souhaitaient que leur enfant puisse suivre ces cours dispensés par des enseignants envoyés par l’Education nationale turque, conformément à un accord bilatéral.
L’idée première était de permettre le retour au pays des enfants dans de bonnes conditions, puisqu’il était considéré que les migrants venus pour travailler en France rentrent retournent au pays au bout de quelques années.

Cet enseignement n’avait pas de caractère obligatoire. Oui, depuis des années les critiques existent sur ce système, d’ailleurs l’association a souvent été sollicitée à ce sujet, pour servir de médiation et d’explication.
Il n’est pas compréhensible que depuis des années les deux parties n’arrivent pas à s’entendre pour un fonctionnement plus efficace du système.

Il est parfaitement légitime que la France puisse tout savoir sur le déroulement de ces cours.

Mais combien de fois, nous avons constaté que ces enseignants venus de Turquie dispensaient leur cours dans une totale indifférence.

Parfois, ils ne connaissaient de l’établissement où ils assuraient ces cours hors du temps scolaire que le concierge qui leur ouvraient les portes et permettait de faire quelque photocopies...

Le Président de la République lors de son discours a affirmé que :
« Il est important que les Françaises et Français, dont les parents ou les grands-parents sont venus dans notre pays, puissent préserver ce qui est une force pour la République, la connaissance de leur culture, des langues de leur famille et la possibilité d’ajouter à la République la culture qui est la leur. Et là-dessus, il faut être très clair c’est une chance pour nous tous et toutes et qu’on puisse apprendre l’arabe, l’espagnol, l’italien, le turc, le russe ou d’autres langues au sein de la République de manière beaucoup plus simple parce que sa famille le parle, parce que ses origines sont là est une chose très importante. »

Nous sommes parfaitement en accord avec le Président puisque la culture d’origine est une richesse pour les jeunes, du coup pour notre pays dans ce contexte de mondialisation. Seulement nous regrettons que les originaires de Turquie soient stigmatisés lors de ce discours, certains ne manqueront pas de l’exploiter.

Nous ne comprenons pas, comment dans un laps de temps aussi court, remplacer un système suivi par 14 mille enfants, ni en termes d’enseignants, ni en termes financiers.

Par ailleurs, la réforme du baccalauréat entrée en vigueur depuis la rentrée 2020 met en danger l’enseignement du turc (comme d’autres langues dites rares) déjà très fragile du fait que désormais la connaissance et l’apprentissage du turc nécessitent de suivre un cours, obligatoirement, en Première et en Terminale.

Il faut savoir que l’Education nationale, après avoir engagé 7 (oui sept) professeurs certifiés, n’a pas renforcé l’effectif enseignant du turc depuis de nombreuses années en refusant d’ouvrir un CAPES de turc.

A titre d’exemple pour illustrer cette fragilisation, les demandes des cours de turc dans certains lycées ne sont pas abouties et le turc a disparu de 9 mentions de BTS (Brevet de technicien supérieur) sur 10, dont le Tourisme.

Après la volonté affichée du Président de la République (ci-dessus) et après ce sentiment de stigmatisation vécue par les originaires de Turquie, il est légitime d’espérer que l’Education nationale manifeste un intérêt compte tenu du potentiel et les enjeux de l’enseignement du turc dans notre système éducatif laïc et républicain.

Il faut souligner avec insistance que le vide créé par l’abandon de l’enseignement du turc serait comblé d’une manière peu satisfaisante, voire dangereuse.

En effet il n’existe pratiquement pas de structure, notamment associative, pour pallier le vide.

Ainsi la crainte évoquée pour le contrôle des cours ne serait nullement dissipée.

Nous rappelons que les jeunes issus de plusieurs cultures en raison de l’origine de leurs parents, voire leurs grands-parents, ne pourront construire leur identité en oubliant et en occultant l’une de ces appartenances.

Dans le cas turc, en réalité, les valeurs fondamentales des deux Etats sont identiques.

Cultivons ces valeurs qui assurent le vivre-ensemble.

Contact : president@ataturquie.fr - 06.75.55.46.67


Lire également