Tensions autour du gaz : Shimon Peres tente de rassurer la Turquie
Le président israélien Shimon Peres, en visite à Nicosie, a affirmé jeudi que la découverte de gisements gaziers en Méditerranée ne constituait pas une menace pour Ankara, soulignant que Turcs et Israéliens étaient amis malgré une dégradation ces derniers mois de leurs relations.
La Turquie refuse que Nicosie -qui a signé un accord avec Israël pour rechercher ensemble des gisements sous-marins- procède à des explorations, arguant que les autorités chypriotes-grecques, qui contrôlent le sud de Chypre, ne peuvent exploiter les ressources naturelles de l’île entière.
Ankara ne reconnaît que le République turque de Chypre du nord (RTCN).
Nos découvertes ne sont (dirigées) contre personne (...) Nous considérons le gaz non comme un pouvoir, mais comme un moyen d’améliorer la vie des gens, a déclaré M. Peres.
Nous allons utiliser le gaz comme doivent le faire les gens pacifiques et démocrates. Nous n’allons pas le gâcher (...), ni l’utiliser à mauvais escient, a-t-il précisé, soulignant : nous sommes amis avec les Turcs.
En décembre 2010, Chypre et Israël ont signé un accord bilatéral délimitant leurs zones économiques exclusives en Méditerranée, qui a été dénoncé par Ankara. La Turquie réclame que les deux communautés de lîle s’entendent avant dengager la prospection commune du plateau.
La compagnie américaine Noble Energy a commencé en septembre des explorations gazières au large de Chypre. Aussitôt, la Turquie a répliqué en envoyant un bateau de prospection dans la région en vertu d’un accord conclu avec la RTCN.
Ce conflit gazier se déroule sur fond de tensions diplomatiques entre la Turquie et Israël, qui a refusé de s’excuser après l’assaut d’une flottille humanitaire en route pour Gaza, en mai 2010, au cours duquel neuf Turcs avaient trouvé la mort.
Chypre est divisée depuis 1974, après que la Turquie a envahi le nord de l’île à la suite d’un coup d’Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs et visant à rattacher le pays à la Grèce.
AFP