Russie : l’industrie automobile manque de pièces détachées de Turquie
Russie : l’industrie automobile manque de pièces détachées de Turquie
Avec : le point
Publié le 11/12/2015 à 16:35 |
Les constructeurs automobiles implantés en Russie sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement en pièces détachées importées de Turquie en raison des restrictions commerciales imposées par Moscou à Ankara, poussant les autorités de Saint-Pétersbourg à tirer la sonnette d’alarme.
"Si la situation se prolonge (...), les entreprises seront prochainement contraintes de cesser la production", a prévenu le vice-gouverneur de la deuxième ville de Russie, Sergueï Movtchane, dans un courrier révélé vendredi par l’agence de presse Interfax par son service de presse.
Après la destruction d’un bombardier russe par l’aviation turque le 24 novembre, la Russie a imposé un embargo sur certains fruits et légumes ainsi que sur les volailles de Turquie.
Ces restrictions ne concernent pas les pièces détachées de l’industrie automobile, mais, dit le vice-gouverneur, l’ensemble des marchandises en provenance de Turquie sont soumises à des contrôles renforcés, d’où des retards.
Selon lui, Toyota, qui dispose d’une usine à Saint-Pétersbourg, n’a notamment pu recevoir aucun certificat de douane permettant à ses pièces détachées de passer la frontière ces deux dernières semaines.
Interrogées par Interfax, les douanes ont annoncé "des mesures supplémentaires" en vue de garantir les approvisionnements des industriels.
Le journal financier russe Vedomosti avait signalé début décembre que l’alliance Renault-Nissan ainsi que la première marque du marché russe Lada (contrôlée par l’alliance franco-japonaise) avaient rencontré des difficultés d’approvisionnement, réglées à la suite de nombreuses plaintes auprès des douanes.
Quelques jours plus tard, le site internet d’informations RBK a indiqué qu’une ligne de production de Lada où sont assemblés des modèles Renault et Nissan avait dû s’arrêter pendant cinq heures faute de portières en nombre suffisant.
Renault n’a pas souhaité commenter la situation concernant les fournitures en provenance de Turquie tandis qu’Avtovaz (constructeur des Lada) n’a pas répondu aux demandes d’informations de l’AFP.
Ces difficultés interviennent dans un contexte où l’industrie tourne au ralenti en raison de l’effondrement des ventes liées à la crise économique. En novembre, les ventes ont affiché une chute de 42% sur un an.